Sur la Conférence Nationale

Publié le par rovahiga

vaovao malagasy

malagasyvaovao1@gmail.com/

Les anciens exilés politiques haussent le ton. Au cours d'une conférence de presse tenue, hier au Motel d'Anosy, quelques-uns d'entre eux dont Jean-Emile Tsaranazy, Jean Robert, ou encore le colonel Lucien Raymond, ont soutenu que les résolutions concernant l'amnistie, prises à l'issue du vote lors de la conférence nationale, n'ont pas été prise en considération.


« Le principe d'une amnistie générale couvrant la période 2002- 2008 a été adoptée par environ 85% des participants. Or, à la lecture des documents confinant les résultats de la conférence nationale, nous nous étonnons de lire qu'une amnistie sélective serait appliquée », a relevé Jean-Emile Tsaranazy. 

Et pourtant, « Nous avons participé activement à la conférence nationale, particulièrement aux travaux de commissions et à la séance plénière portant sur ce sujet de l'amnistie », a-t-il poursuivi. 

Ces anciens exilés politiques se sentent donc quelque peu lésés et projettent d'engager des procédures. Mais, auparavant, ils comptent organiser une assemblée générale afin de discuter de la question et des démarches à suivre, étant entendu qu'ils seraient plus de 220 à avoir été victimes du précédent régime et à s'être regroupés. «En réalité, il ne faut pas perdre de vue le fait que la réconciliation nationale ne peut être séparé de l'amnistie», a indiqué Jean-Emile Tsaranazy. 

 

 

lagazette-dgi.com/

CONTRE LA CONFERENCE NATIONALE       

Une campagne de discredit.

A-t-on affaire à une campagne de dénigrement de la conférence nationale ? Cela en a tout l’air. Le dernier « coup » en date a été portée par le colonel Tsaranazy Jean-Emile, ancien ministre, qui a, samedi, rameuté la presse. Selon lui, des résolutions votées en commission ou en assemblée plénière ont été soit déformées soit écartées. C’est que la conférence nationale d’Ivato est le filon dans lequel le régime de transition voudrait tirer sa légitimité et celle de la Quatrième République. Certains s’attachent donc à discréditer ce rassemblement et à faire en sorte qu’on doute de sa fiabilité. Il y a les malveillants qui s’en prennent ouvertement à la conférence, mais il y a aussi les « maladroits », c’est-à-dire ceux favorables au rendez-vous, mais qui le déconsidèrent involontairement par leurs petites phrases. D’ailleurs et il faut bien le dire, la conférence fut loin d’être parfaite et il est plutôt imprudent de s’en remettre complètement à elle pour fonder l’avenir de la nation.

En premier lieu, la conférence fut émaillée de scènes houleuses que certains montent en épingle. Il y eut de brèves séances de boxe dans la commission « Amnistie », des sévices portés contre des journalistes dans la commission « Communication », des manifs avec des arrestations tumultueuses de congressistes au Lycée d’Alarobia, ainsi qu’une évacuation en catastrophe des résidents dans ce centre d’hébergement pour une alerte à la bombe. Ces séquences ont été filmées et sont mises en ligne sur Internet pour provoquer la méfiance et la suspicion, notamment à l’étranger. Il est vrai que dans une réunion qui prônait la tolérance, l’unité et la réconciliation, ces scènes de violence sont du plus mauvais effet.

Certains ont dénoncé l’organisation de la conférence et leurs propos ont de la portée, surtout car ils sont favorables au rassemblement, comme l’ex-ministre Jean-Claude Rakotonirina, porte-parole du Leader-Fanilo qui a fait la déclaration suivante : « Nous avons relevé une certaine incompétence dans la conduite des débats, on dirait que c’était volontaire mais nous ne le savons au juste… ».

D’autres congressistes, pro-Rajoelina, croient bien faite en pointant le doigt sur certaines anomalies, mais contribuent ainsi au discrédit de la conférence, comme Andriamahefarisoa Etienne, chef de l’AV7 (Association des Victimes du 7 Février) qui a apporté le témoignage suivant : « Beaucoup d’argent a été distribué au Centre de Conférence International d’Ivato. Je l’ai vu de mes propres yeux. Derrière cela, il y avait les personnalités sales en quête d’une amnistie ». De fait, les congressistes n’étaient pas tous insensibles à l’argent et leur vote a pu être soudoyé. Rappelons qu’en état de manque pécuniaire, certains ont engagé un mouvement visant à la remise d’une indemnité journalière de 100 000 ariary à tous les participants. Et cela car la conférence fut aussi le prétexte d’unedémonstration de santé financière par le régime de transition…

D’autres, ainsi que déjà cités, ont pointé l’index sur les « manipulations » au niveau des résolutions, présentant les organisateurs comme une clique au service des intérêts du pouvoir de transition. Le médecin Rakotomalala Nirina (ancien président de TIM-Allemagne), observateur perspicace, a mis le doigt sur les effets néfastes d’une domination de classe, ou tout au moins d’une prééminence socio-culturelle dans la représentativité à la conférence : « Les intellectuels et cadres qui ont fait des études supérieures ont roulé les participants moins instruits ».

En tout cas, dans ses mesures de la semaine dernière, le régime de transition repousse d’un revers de la main ce qui a été arrêté lors de la conférence, et participe aussi à la mise à mort de la crédibilité du rassemblement. Par exemple en fixant la date des élections municipales au 20 décembre, alors que les résolutions ont interdit les scrutins en période de pluie, ou en jouant la montre sur la question du remplacement de tous les chefs de région.

Ce dernier point attire l’attention sur une omission flagrante de la conférence : le régime de transition joue la montre, mais personne ne peut remettre les pendules à l’heure…

Ramasy Adolphe

Proposition avancée par l’ancien sénateur Ramasy Adolphe : tous ceux qui ont un poste sous la transition ne devraient pas se porter candidat aux élections. Selon lui, en effet, la transition ayant pour tâche de préparer les élections, ses dirigeants ne peuvent être juges et parties. 

Publié dans La Presse

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