Précuit ?

Publié le par rovahiga

L’Europe très malmenée par « les remontées acides » des partis populistes de l’extrême droite et des coups de boutoir des protectionnistes, de l’Amérique de Donald Trump bien sûr, mais aussi un peu partout dans le monde pour ne citer que le Brexit et les mouvements pro-russes, très actifs des au  Moyen-Orient, commence à compter les coups encaissés. Le Brexit de Théresa May en fera-t-il les frais dans les négociations à venir ? Pour l’heure l’attentat que vient de subir la Grande-Bretagne pousse de plus en plus les anglais dans les bras incertains de la nouvelle administration américaine. Après une période d’escalade de propos acerbes et de communications au vitriol, une guerre profondément politique de l’acabit de celle de la guerre froide semble inévitable entre les protagonistes, et celle-là risque de faire le plus de malheurs possible.

 

La campagne menée par le président turc Recep Tayyip Erdogan en Allemagne, au Pays-Bas, en France et ailleurs n’est pas fortuite : "Erdogan se cherche des ennemis étrangers imaginaires pour courtiser sa base nationaliste à l'approche du référendum. C'est aussi simple que cela et les Néerlandais sont tombés dans ce piège au lieu d'ignorer le meeting pro-Erdogan." (Soner Cagaptay). Sauf que ce remue ménage ressemble fort à « une attaque téléguidée » qui profiterait à l’adversaire de toujours de l’Europe : la Russie de Poutine. Celle là même qui s’est rapprochée de l’Amérique par Trump interposé. L’Europe est la dernière citadelle à prendre pour l’administration russe et ses acolytes, pour enfin imposer leur diktat. Le rêve de la Grande Russie serait-elle en train de se réaliser ? Oui si la Chine n’a pas d’autres ambitions contraires, grandissantes. Oui si le populisme gangrène l’Europe.

 

L’ombre d’un Frexit brandie et promise par Marine Le Pen après les présidentielles pourrait sonner le glas à cette Europe, « dernier rempart de la démocratie et défendeur du principe d’une terre d’accueil » que des millions de migrants veulent à tout prix atteindre pour éviter une noyade certaine dans l’océan de misère de leur pays respectif. "Si Mme Le Pen était élue présidente de la France, cela signifierait le début du chaos en Europe" (assure M. Zheng dans une interview à Xinhua). La visite en Russie et la rencontre de cette dernière avec Poutine semble sceller un deal qui n’a plus à se cacher aux yeux du reste du monde. Leur vision d’un nouveau monde pourrait gagner du terrain.

 

Tout ne se déroule pourtant pas comme souhaité. Les attentats à n’en plus finir dans le but inavoué de casser la solidarité des pays européens et celle de l’occident en générale, à terme, provoqueront paradoxalement l’effet contraire et permettront à ces derniers de reformuler leur unité et renforcer leur défense commune. Pour le moment, le grand gagnant s’appelle Mark Rutte premier ministre du Pays-Bas et à un degré moindre la chancelière allemande Angela Merkel, en attendant l’issue des grandes élections à venir.

Quant à Donald Trump, il se fait « tricoter » costume à sa taille par ses institutions pour une meilleure apparence et un profil présentable. Si les russes se sont invités dans les toutes les élections passées et à venir, il est trop tôt pour affirmer que les États-Unis d’Amérique du milliardaire voguent dans leurs sillons.  

 

Quid du plus pauvre pays de la planète et ses affamés ? Ceux là qui ont tout perdu pour « enrichir leurs dirigeants » après avoir été démunis de toutes leurs richesses nationales pendant la colonisation ? Pour les continents appauvris et maintenus sous-développés, la messe est dite. « Restez chez vous, ne venez surtout pas nous voler. Mangez le sable de vos déserts, et vos montagnes de détritus ! ».

Au fait, que nous rapportent les îles éparses « cédées » à la France ? Qu’elles sont les « vraies retombées » du sommet de la francophonie. Que nous a donné le président Recep Tayyip Erdogan de Turquie ? Et Mohammed VI le roi du Maroc ? … Et la corruption, les détournements de fonds publics, la dilapidation de nos richesses naturelles, l’insécurité, l’impunité, la famine, et …

 

Aurions-nous enfin l’intelligence de ne penser qu’à nos intérêts communs, de tracer une route commune vers un destin meilleur, de bien choisir nos partenaires pour faire face aux dilemmes de notre village planétaire. Aurions-nous le génie de ne pas être la cinquième roue de la charrette et imposer nos idées ? 

 

rov@higa 

Lire :

Conférence de Valdaï : l'état du monde selon Poutine  

 

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