PAUVRETE OU PAS !

Publié le par Aina

 

Source: orange.mg/

Les jours et les heures s’égrènent à Madagascar depuis maintenant près d’un an et demi sans que la situation du pays ne subisse ce soubresaut vers lequel tout le monde lorgne. Sur la Grande Ile, tout empire ou stagne : l’économie qui amorce une descente latente aux enfers, le contexte politique qui se complaît dans un confortable va-et-vient, l’environnement qui subit les affres destructrices des mains de l’homme et on en passe. 
Mais de cette crise, on aura aussi appris une vérité dure à admettre : la morale s’envole lorsque la misère guette. Avec les 25 000 emplois perdus, rien que dans le courant du premier trimestre de cette année (d’après les données de la Banque Mondiale), on assiste, en effet, au spectacle désolant de toute une population luttant pour sa survie mais aussi au spectacle d’une population qui voit suspendue la misère au-dessus de sa tête et dont la majeure partie échangerait son âme pour de l’argent et/ou pour échapper à cette dure réalité : jamais l’on aura tant vu dans les actualités des nourrissons abandonnés dans des canaux d’évacuation (parce qu’élever un bébé se révèle être un gros investissement), autant de cambriolages, autant de meurtres, autant de violences, autant de faits inédits comme des mineurs se « shootant » en public à Antaninarenina. 
Le mal latent qui guette le pays, ce n’est plus la pauvreté puisque nous sommes en plein dedans : le plus grand ennemi que le pays ait à affronter durant cette crise, ce n’est pas tant le manque d’argent, mais l’absence de morale. Sur l’autel de l’argent, de plus en plus de Malgaches seraient prêts à fouler des principes qu’on considérait acquis dans notre société. Et après avoir commis des abominations, beaucoup se réfugient derrière l’excuse de la pauvreté : oui, la misère est suspendue au-dessus de nos têtes, comme une épée de Damoclès mais aussi dure soit-elle, la situation actuelle n’excuse pas la dégradation de la morale. Pauvreté ou pas, ce qui est mal demeure répréhensible, quelle que soit la situation: jeter son enfant dans les canaux d’évacuation et ne lui laisser aucune chance de vivre s’appelle un infanticide, même si on se trouve dans un total dénuement, couper les bois de rose de Madagascar s’appelle piller les ressources de son pays, laxisme du pouvoir en place ou pas, fumer un joint demeure répréhensible et dangereux même si la réalité est dure à affronter. Il serait alors temps qu’on apprenne tous que crise ou pas, les principaux moraux demeurent les mêmes et que ce n’est pas en les foulant que Madagascar se développera. 

Par AINA

http://www.orange.mg/ 

Publié dans Dans le courrier

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