JUSTICE ET DROITS DE L'HOMME à MADAGASCAR

Publié le par Justmad

ARTICLES REMARQUES - JUIN 2012

 

 

 

- 14 06 12 - L'Express - Humeur - Sylvain Ranjalahy - Etat de sièges
Les forces armées sont envoyés sur plusieurs fronts pour montrer ce qu'ils ont dans le ventre. Jusqu'ici ils se sont amusés à mater les opposants en les aspergeant de bombes lacrymogènes ou à tuer des soit-disant bandits qui sont souvent des innocents. Depuis quelques jours ils passent un test grandeur nature. Ils sont ainsi à Didy pour chasser les exploitants miniers qui ont mis à sac la réserve forestière pour dénicher du saphir. Les forces armées sont également en croisade contre des dahalo à Befotaka Sud où elles ont essuyé de lourdes pertes en vies humaines. Ce sont les manifestants d'Ambohijatovo et du 13-Mai qui se frottent les mains. Comme il faut envoyer presque tout l'effectif de l'Emmo/nat et du Gsis pour venir à bout de ces dahalo, la voie sera peut-être libre pour des actions de contestation dans la capitale...

- 13 06 12 - Jeune Afrique - Opposition cherche leader désespérément
La politique a horreur du vide. Comme les anciens présidents sont aux abonnés absents, de nouvelles figures de la contestation malgache apparaissent, dont la turbulente journaliste Lalatiana Rakotondrazafy. Elle n'incarne pas l'alternative politique : Il y a trois ans, elle était la pasionaria d'Andry Rajoelina. Sur les ondes de Radio Viva (appartenant à Rajoelina), c'est elle qui appelait à descendre dans la rue pour faire tomber Ravalomanana. Elle faisait encore office de conseillère du président. Mais, depuis, une brouille est survenue et la journaliste a également profité du vide laissé par les trois anciens présidents qui menaient l'opposition jusque-là. Pour cela, elle recycle les ficelles de 2009.

- 13 06 12 -  Les dégâts de l’industrie minière canadienne à Madagascar
Gwen Schulman du site canadien Addax, site de nouvelles sur l’Afrique basé à Montréal, parle avec Mamy Rakotondrainibe du Collectif pour la défense des terres malgaches sur les dégâts humains et environnementaux qui résultent des activités de la société minière canadienne Sherritt International à Ambatovy. Durée : 15 mn
Lien : http://addax.wordpress.com/2012/06/06/madagascar-les-degats-de-lindustrie-miniere-canadienne/

- 12 06 12 - L'Express - Humeur - Sylvain Ranjalahy - Transition à perpétuité
Les Malgaches sont condamnés à une peine de quatre ans de transition forcée à perpétuité. À en juger le rapport des experts onusiens, il est interdit d'organiser des élections avant mai 2013. Il fallait s'y attendre étant donné que onze mois est un délai standard pour tenir des élections valables en Afrique. Pour les Nations Unies, il n'y a pas de marchandage possible. C'est à prendre ou à laisser en dépit du chronogramme dressé par la Cenit. Ce n'est donc pas l'éventuelle face-à-face entre Rajoelina et Ravalomanana qui va pouvoir réduire ce délai et permettre l'organisation d'une élection. À moins peut-être que les deux enfants prodigues acceptent de déclarer forfait pour les présidentielles.

<>   12 06 12 -Nations Unies - Report of the electoral needs assessment mission to Madagascar 22/04 au 08/05/12
Le rapport de mission des Nations Unies préconise des élections jumelées en mai-juin 2013. Ce calendrier va à contre-courant du calendrier partiel de la CENIT. « La mission des Nations Unies recommande de ne pas organiser des élections durant la période des pluies. Elle propose que les élections présidentielles et législatives soient tenues simultanément en mai-juin 2013 afin de marquer la fin de la Transition et le renouvellement des institutions de l’État au niveau national », relate le rapport qui met en exergue que le jumelage des deux principales élections nécessite une telle durée. Le document mentionne également que le contexte actuel n’est pas encore propice à la tenue de scrutins : " L’environnement politique à Madagascar et le contexte spécifique de la mise en oeuvre de la feuille de route fait apparaître un potentiel de violence lié aux élections. Ce potentiel violent se trouverait probablement à son plus haut niveau si les deux principaux acteurs politiques, les Présidents Rajoelina et Ravalomanana, devaient être candidats tous les deux".  Le rapport invite la SADC « à de plus fréquentes visites à Madagascar » pour renforcer le processus de facilitation et de médiation. Cette nouvelle donne perturbe les acteurs politiques, pro-régimes et opposition réunis. La question se pose de savoir si la CENIT conservera la possibilité d’arrêter un calendrier qui n’aurait pas l’aval de la communauté internationale.

- 09 06 12 - Biblio : Sylvain Urfer, « Madagascar une culture en péril ? ». L’essai de 139 p., illustré par le photojournaliste franco-malgache Rija Solo, est l’occasion pour le jésuite du SeFaFi, qui vit et travaille à Madagascar depuis 40 ans,  de brosser un portrait général de l’identité en mutation de la Grande Ile. La nation malgache est en recherche de son unité. L’auteur revient des siècles en arrière pour appuyer sa thèse. Le constat risque de faire grincer des dents : la société malgache est qualifiée de fermée et sclérosée
Interview de Sylvain Urfer par RFI : http://www.rfi.fr/emission/20120610-madagascar-recherche-son-identite

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  08 06 12 - Friedrich Ebert Stiftung - Harisoa Rasamoelina - Croyances et instrumentalisation à Madagascar
Le respect du fihavanana, concept quasi sacré, difficilement traduisible, serait l’une des caractéristiques qui nous distingue le plus des autres peuples du monde. Pourtant, cette perception est-elle juste ou n’est-elle que le fruit d’une de nos croyances ? L’utilisation quasi abusive du concept de raiamandreny manifeste également une croyance fortement ancrée selon laquelle seuls les aînés détiennent l’autorité légitime. Pour nous rassurer, nous avons alors le besoin de considérer nos dirigeants comme étant des raiamandreny "père et mère". Enfin, nos croyances concernant nos diversités ethniques et la structuration en castes de nos sociétés, qu’elles soient réelles ou imaginaires continuent d’alimenter notre imagination et conditionnent nos rapports aux Autres. Ces croyances, qui déterminent nos attitudes et nos comportements, ont joué un rôle important dans le développement et l’internalisation d’autres concepts plus modernes, tels que la Nation, la démocratie, les valeurs républicaines, l’Etat… Les 50 années d’indépendance et la pauvreté généralisée, les crises sociopolitiques qui secouent régulièrement le pays, ainsi que la difficulté manifeste de progresser dans le processus de démocratisation nous amènent à nous poser les questions légitimes sur notre devenir si nos croyances continuent d’influencer aussi négativement nos choix.

- 08 06 12 - Newsmada - Opinion - Réconciliation nécessaire
Le Conseil du «Fampihavanana» Malagasy (CFM) ou Conseil National pour la Réconciliation (CNR) va bientôt être mis sur pied. Il va devoir remuer la boue sur laquelle repose l’histoire politique de Madagascar. Les Malgaches sont réputés un peuple pacifique, mais les violences, les pillages, les incendies, bref, la mort, jalonnent le parcours de leurs institutions. Sur 10 chefs d’Etat, un seul aura été choisi par voie électorale et selon les dispositions constitutionnelles. C’est donc un demi-siècle d’indépendance et de république que le CFN devra passer en revue et analyser pour atteindre ses objectifs d’une réconciliation nationale véritable.

- 07 06 12 - L'Express - Courrier des lecteurs - Raharinaivo Andrianatoandro - Au delà de l'indignation, la colère
L'ancien membre du Congrès, de sensibilité "légaliste", fait part de son point de vue sur la rencontre annoncée entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Quelle est la raison de cette rencontre. Quel est son objectif ? La feuille de route a été ratifiée par le Parlement, elle a donc force de loi. Dès lors que va-t-on encore négocier ? Au départ, la communauté internationale a considéré qu’il y avait deux protagonistes, puis quatre, et enfin une vingtaine avec la feuille de route. Maintenant, on revient à deux qui doivent décider du sort de Madagascar. Madagascar serait-il un pays d’expérimentation de solutions politiques non éprouvées ? Mais jusqu’où peut-on faire confiance à un ancien et actuel chef d’État qui ont occulté leurs devoirs et obligations liés à leur qualité et fonction au profit de considérations autres que patriotiques ? Pour éviter que l’on ne revienne dans une crise cyclique, il serait peut-être sage et prudent d'envisager que ni l'un ni l'autre ne se présentent aux élections à venir.

- 06 06 12 - Tribune - Tribune libre - E.V. - Que cache le train Beriziky ?
Omer Beriziky est-il encore l’homme de la situation ? En période de crise, le pourrissement est l’annonce d’une fin imminente. C’est la situation actuelle de la Grande Ile. Madagascar est « l’homme malade » de l’Afrique, le pays figure en queue de peloton de la course vers le développement. Ce n’est pourtant pas faute de potentialités, la Grande Ile en regorge. Le phénomène consterne toujours les ambassadeurs qui se sont succédés depuis l’Indépendance. Tout est donc question d’hommes et, surtout, de gouvernance. La crise actuelle est le résultat de cinquante ans de ploutocratie et kleptocratie. Le règne de l’argent et le pouvoir aux voleurs constituent les mamelles de la vraie-fausse démocratie instaurée à coups d’élections truquées pour voler la souveraineté populaire. Le Premier ministre Omer Beriziky inquiète en laissant planer le doute sur la qualité de ses… qualités. Les observateurs restent perplexes quand le chef de gouvernement refuse d’agir ou réagit de façon inexplicable sinon incongrue. La nation a tout le temps de mourir tranquille en attendant que Beriziky se décide à jouer son rôle.

<>   04 06 12 - Sommet extraordinaire de Luanda -  Les résolutions de la SADC
Le Sommet de la SADC réuni à Luanda le 1er juin valide le scénario de l’ouverture de discussions urgentes entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana pour débloquer la situation. Il mandate pour ce faire le médiateur de la SADC, l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano et la Troïka.Il s’agit d’une « question d'urgence, afin d'assurer la pleine application de la feuille de route et de créer un environnement propice à la tenue d’élections crédibles, libres et équitables ». La mise en œuvre des mesures d’apaisement, l’amnistie, l’arrêt des poursuites judiciaires à connotation politique et le retour des exilés devraient, entre autres, figurer à l’ordre du jour. Les deux protagonistes ont fait savoir récemment leur disposition à discuter, un scénario improbable il y a quelques mois encore. L’initiative de la SADC semble mettre sur la touche, au moins pour l’instant, Didier Ratsiraka et Albert Zafy ainsi que les autres signataires de la feuille de route. Le récent déplacement à New-York d’Andry Rajoelina n’aura pas été complètement inutile. Il aura au minimum amené les durs du régime à se préparer psychologiquement à un « accord politique », pour reprendre la formule utilisée par Andry Rajoelina à l’issue de son entretien avec Ban Ki-Moon.

Publié dans Dans le courrier

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