Madagascar Résistance : 8è JIOI miroir impitoyable de la déchéance

Publié le par Les inconditionnels de Madagascar

http://static.blog4ever.com/2010/02/390826/artimage_390826_2586326_201003192206499.jpg Madagascar Résistance : 8èmes jeux des îles de l’Océan Indien : miroir impitoyable de la déchéance dans laquelle les putschistes ont plongé Madagascar

http://www.zinfos974.com/Madagascar-Resistance-8emes-jeux-des-iles-de-l-Ocean-Indien-miroir-impitoyable-de-la-decheance-dans-laquelle-les_a31476.html

Juillet 2007 : la Grande Ile (20 millions d’habitants) remporte brillamment les 7èmes jeux qui se sont tenus à Antananarivo, avec une centaine de médailles d’or. (Le Quotidien de La Réunion, 14/08/11) Août 2011 : elle est quatrième avec 34 médailles d’or. Derrière La Réunion (850 000 habitants), Les Seychelles (85 000 habitants) et Maurice (1 million d’habitants).

Certes, il y a plus grave que les Jeux en termes de dégradation de la situation à Madagascar: les enfants déscolarisés, l’explosion du nombre de travailleurs au chômage, les centaines de centres de santé de base fermés, la malnutrition généralisée, la famine qui menace le sud, les bois précieux pillés, les voyageurs régulièrement dépouillés sur les routes…
Mais le choc est grand, car ces jeux de 2011 succèdent à ceux de 2007 qui firent justement la fierté des Malgaches, fierté amplement justifiée à la fois par le bon déroulement des épreuves et par la prestation de leurs sportifs.

Les Jeux de 2007 furent le reflet de la confiance en soi retrouvée par la nation malgache.

Ils ne furent pas un succès isolé. Ils s’inscrivaient dans un ensemble dynamique de réussites, tant sur le plan socioéconomique que sur le plan des relations internationales : vision claire des axes de développement, croissance à 7%, accueil en 2009 du sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine confié à Madagascar et donc présidence future de cette entité par le président malgache. Déjà, ce qui était palpable depuis 2002, c’était la joie et la fierté des Malgaches de voir leur pays commencer à se redresser et leur désir de participer à ce redressement. C’est pourquoi les septièmes jeux des îles de l’Océan Indien furent préparés par toutes les fédérations avec ferveur et avec la volonté de faire honneur au pays.

Inversement, les résultats de Madagascar à ces Jeux de 2011 refletent la terrible rapidité avec laquelle de mauvais dirigeants peuvent casser l'élan de tout un peuple

Vingt huit mois ont suffi pour réduire à l’état de souvenirs incertains les grands programmes de développement et l’ambition de vouloir faire de la Grande Ile le petit dragon de cette partie de l’Océan Indien. Ambition qui avait suscité l’enthousiasme de l’ensemble des Malgaches, et qui avait poussé bon nombre d’entre eux à regagner leur pays.

Vingt huit mois ont suffi aux putschistes pour donner à nouveau de Madagascar l’image d’une géante incapable de gérer ses immenses richesses, et dont les habitants suscitent chez leurs voisins un mélange de commisération et de mépris à cause de leur pauvreté récurrente.

Qui dira jamais assez la blessure faite à la fierté de ceux qui sont l’objet de tels sentiments ?
Qui trouvera les mots justes pour décrire la frustration de tout un peuple dont on a piétiné les rêves de liberté et de prospérité ?

Que faire alors, aujourd'hui, si on est malgache ? Resister bien sûr !

Et tout d’abord, résister à la tentation d’avoir honte. Car par une étrange aberration mentale bien connue des psychologues, les victimes de maltraitance en arrivent souvent à se mépriser, quand ce sont les bourreaux que l’on devrait mépriser. Il faut donc préserver soigneusement notre dignité car nous ne sommes comptables que de nos actes et non des actes commis par d’autres.

Ceux qui ont vécu l’expérience d’avoir été colonisés savent bien combien le refus de se mépriser- en refusant de se considérer comme inférieur au colonisateur, alors que tout le système colonial y incitait - a été salvateur pour préserver leur intégrité et leur fierté, et ce faisant, leur capacité de combattre afin de se libérer.

Dans le même ordre d’idée, ceux qui sont allés à Madagascar en 2002 et dans les années qui ont suivi, ont certainement noté combien le port du lamba avait été remis à l’honneur, y compris chez des Tananariviennes qui y avaient renoncé depuis longtemps. C’était un indicateur, parmi d’autres, de cette fierté retrouvée d’être Malgache.

Un autre signe révélateur, dans la même période, fut l’utilisation du label "Vita malagasy" (Fabriqué à Madagascar) comme d’un label de qualité, alors que ce qualificatif avait eu jusqu’alors une connotation négative.

Il faut ensuite résister à la tentation du rejet de son pays. Car c’est bien connu, on aime plus facilement son pays quand les choses vont comme nous le voulons.

Il faut cependant aimer d’autant plus Madagascar qu’elle est souffrante aujourd’hui.

A l’exemple des Japonais qui nous offrent un bel exemple de patriotisme dans l’adversité, depuis qu’un séisme a dévasté une partie de leur pays en mars dernier et les a confrontés avec la plus grande catastrophe nucléaire de tous les temps.

En somme, il faut refuser de sombrer dans une détestation de soi et de son pays quand ce dernier est à terre.

Il faut refuser une telle victoire à ceux qui sont responsables de la situation dans laquelle se trouve actuellement la Grande Ile.

Pour garder une image sportive, le putsch a été pour le peuple malgache comme un coup de massue qui aurait stoppé un athlète en plein effort

Mais ce n’est pas à ce peuple malgache, victime d’un coup d’Etat et de la mauvaise gouvernance qui en résulte, d’avoir honte.
A la honte, préférons l’indignation et le refus de la résignation.
A la honte, préférons les actes qui préparent l’avenir.
Et disons-nous que tout est possible pourvu que nous le voulions vraiment.
Comme par exemple de faire de Madagascar le petit dragon de cette zone de l’Océan Indien, en ce 21ème siècle qui sera celui de l’Asie mais peut-être aussi celui de l’Afrique.

Les Inconditionnels de Madagascar,
À l’Ile de la Réunion

Publié dans Dans le courrier

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article