Actualité: La Presse du 28/07/10

Publié le par rovahiga

mada.pro/

MEDIATION ETRANGERE

Chissano accorde quelques longueurs d'avance à la «solution malgacho-malgache » pour résoudre la crise politique à Madagascar

 Joaquim Chissano, médiateur de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a quitté hier Madagascar. Faisant le bilan des six jours qu’il a passés dans la capitale, il a apporté un accent particulier sur le processus du dialogue national en cours, organisé par les sociétés civiles, qu'il souhaite le plus large possible. Il indique la nécessité d'ouverture des débats et davantage de sensibilités afin de garantir le principe d'inclusivité. « Nous encourageons l'ouverture que nous avons trouvée pour recevoir d'autres sensibilités et pour permettre qu'il y ait le plus de participations possibles dans le processus et surtout l'ouverture pour les questions à discuter ». Ainsi, il semble vouloir lancer un appel de pied pour améliorer certains aspects, concernant le dialogue national en preparation.

Par ailleurs, le médiateur de la SADC a affirmé partir avec une note de satisfaction, quant à la position d’Andry Rajoelina. Il a eu l'assurance de la part de l'homme fort de la transition, d'accepter tous les résultats de la conférence nationale.

L'ancien président mozambicain est venu tâter le terrain, trois mois après l'échec de la rencontre des chefs de file des mouvances à Pretoria, en Afrique du Sud. Il avait indiqué l'objectif de sa mission, à savoir « l'évaluation des forces actuelles, le recueil de toutes les informations pour déterminer quelle est la meilleure manière qui permet au médiateur d'aider à trouver la solution ». Au terme de son séjour, il semble accorder quelques longueurs d'avance à la «solution malgacho-malgache » initiée par la Coordination nationale des organisations de la société civile (CNOSC).

Visiblement, le langage de Joaquim Chissano a changé. Il est disposé à appuyer le dialogue national. Alors que jusqu’ici, il avait toujours insisté sur l’application des accords de Maputo et d'Addis-Abeba. A l’instar de la Communauté de développement de l'Afrique australe qui l’a envoyé à Antananarivo. La SADEC suivra-t-elle le penchant prononcé actuellement par son médiateur pour la résolution de la crise malgache ? On le saura après la réunion de cette organisation régionale le 18 août prochain.

 

lexpressmada.com/

VONTOVORONA : Le mouvement risque de dégénerer.

L’issue du compromis semble mal tourner  à l’Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) de Vontovorona

Les enseignants entendent multiplier leurs revendications, après la promesse du ministère de l'enseignement supérieur de payer leur indemnité pour les heures complémentaires de l'année 2009. Jusqu'ici, le ministère de tutelle ne semble pas revenir sur les propos des responsables.
« Nous attendons impatiemment la réalisation de ce qu'on a convenu lors de la rencontre avec le ministre. Jusqu'ici, ni la date du paiement des indemnités, ni le taux de la somme à allouer ne sont connues », s'insurge Yvon Andrianaharison, enseignant à l'École supérieure polytechnique de Vontovorona, hier, en début de soirée. Il affirme que la date de reprise des cours pourrait être modifiée, au cas où le versement des indemnités ne serait pas effectué.
Les enseignants à l'ESP révèlent de nouveaux obstacles très importants, entravant le retour à l'ordre, en matière d'enseignement, au campus de Vontovorona. « Les responsables risquent de provoquer une frustration au sein du corps enseignant. On vient d'apprendre qu'ils ont pris une décision tendant à affecter le taux de notre indemnité annuelle d'heures complémentaires », martèle Yvon Andrianaharison. « Ils ont émis un arrêté ministériel portant sur la modification de la somme de discorde, daté de février 2010, sans demander notre avis », dit-il.
Négociation
Si d'habitude, les profs ont droit à un volume horaire de 1 080 heures, il serait modifié suite au texte en date de février. « L'horaire qui nous est accordé est porté à 600 heures. Cette situation mérité d'être négociée », se plaint Yvon Andrianaharison. 
Hier, les enseignants polytechniciens ont organisé une réunion avec le président de l'université d'Antananarivo et tous les doyens des facultés. Une autre rencontre de cette envergure a eu lieu, lundi. Outre le président de l'université, le directeur administratif et financier du ministère de l'enseignement supérieur et des recherches scientifiques était aussi de la partie. Une assemblée générale se tiendra vendredi.
De leur côté, les étudiants, partie prenante dans cette affaire, campent sur leur position, mettent même en garde les responsables ministériels. Ils menacent de prolonger la grève et de reculer la date de l'ultimatum.

 

DIALOGUE NATIONAL

Chissano prône l’ouverture des débats.

Le médiateur de la SADC pousse les organisateurs du dialogue national à fournir d’avantage d’efforts pour rendre leur projet plus consensuel et inclusif

Peut mieux faire. Joaquim Chissano, médiateur de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a soulevé quelques points saillants de ses intenses consultations, lors de son séjour à Madagascar. Il indique la nécessité d'ouverture des débats et davantage de sensibilités afin de garantir le principe d'inclusivité. 
« Nous encourageons l'ouverture que nous avons trouvée pour recevoir d'autres sensibilités et pour permettre qu'il y ait le plus de participations possibles dans le processus et surtout l'ouverture pour les questions à discuter », a déclaré Joaquim Chissano, ancien président mozambicain hier. 
Le médiateur de la SADC fait le bilan des six jours qu'il a passés dans la capitale, avant son départ. Il apporte un accent particulier sur le processus du dialogue national en cours, organisé par les sociétés civiles, qu'il souhaite le plus large possible. Il semble vouloir lancer un appel de pied pour améliorer certains aspects, du moins, au niveau du contenu, concernant le dialogue national. 
Arrivé jeudi, l'ancien président mozambicain est venu tâter le terrain, trois mois après l'échec de la rencontre des chefs de file des mouvances à Pretoria, en Afrique du Sud. Il avait indiqué l'objectif de sa mission, à savoir « l'évaluation des forces actuelles, le recueil de toutes les informations pour déterminer quelle est la meilleure manière qui permet au médiateur d'aider à trouver la solution ». Il semble accorder quelques longueurs d'avance à la «solution malgacho-malgache » initiée par la Coordination nationale des organisations de la société civile (CNOSC). 
Note de satisfaction 
Jusqu'ici, le débat n'est pas encore clos, quant aux points à discuter pendant le dialogue national. L'homme fort de la transition avait donné son avis sur certaines questions, avant la tenue de la conférence nationale, dimanche à Mahajanga. Il avait évoqué la discussion concernant la Constitution ou encore l'amnistie. Il avait fait part de son objection pour une nouvelle transition ou encore la mise en place de nouvelles institutions. 
Mais hier,avant son départ, Joaquim Chissano a affirmé partir avec une note de satisfaction, quant à la position de Andry Rajoelina. Il a eu l'assurance de la part de l'homme fort de la transition, d'accepter tous les résultats de la conférence nationale. 
Pour l'instant, le flou entoure la suite de la visite de l'ancien président mozambicain. Le rôle qu'il pourrait tenir n'est pas non plus défini. Cela n'empêche pas le pasteur Paul Ramino de se réjouir de la rencontre des personnalités annoncés comme des sages avec Joaquim Chissano. « Le langage de Monsieur Chissano a changé. Il est prêt à appuyer le dialogue national auquel les Raiamandreny mijoro participent », affirme-t-il, l'air satisfait.
La mission de Joaquim Chissano peut avoir de l’importance après la réunion de la SADC, prévu le 18 août. Jusqu'ici, le groupement économique régional fait partie de ceux qui avaient insisté sur les accords de Maputo et d'Addis-Abeba. Le compte-rendu des observations formulées par l'ancien président mozambicain pourrait changer la donne.

 

MEDIATION : LA CNOSC FAIT LE TOUR DES POLITIQUES

Après le rendez-vous avec les trois mouvances, la CNOSC a tenu une rencontre à huis clos avec les membres de la HAT, hier.

Les membres de la Coordination nationale des organisations de la société civile (CNOSC) mettent en œuvre leur stratégie de médiation. Après l'officialisation de sa création, à l'hôtel restaurant Astauria à Antanimena le 23 juillet, ils ont multiplié les rencontres de sensibilisation avec les différentes formations politiques et structures étatiques. Une séance à huis clos a eu lieu au palais de verre à Anosikely, hier. 
Selon des indiscrétions, l'organisation des conférences régionales, ainsi que la conférence nationale après les dialogues préliminaires, a été soulevée lors de ce rendez-vous de la CNOSC avec les membres de la Haute autorité de la transition (HAT). Une question, rappelant la déclaration officielle d’Antanimena, qui avait signifié un processus de larges consultations au niveau des régions, puis au niveau national en vue de la sortie de crise. 
Mais joint au téléphone, le membre de la CNOSC, José Rakotomavo, a affiché la prudence, en ne voulant pas faire de commentaires à propos du déroulement des discussions à Anosikely.
Sensibilisation 
Une délégation de la CNOSC composée de cinq membres dont, Aristide Velompanahy, Lalao Randriamampionona et Serge Zafimahova, se sont aussi rendus à la villa La Franchise à Ivandry, avant-hier. Elle y a été accueillie par, environ, vingt responsables des Trois mouvances, dirigés par Albert Zafy, Emmanuel Rakotovahiny, Fetison Rakoto Andrianirina et Ange Andrianarisoa. À l'issue de la rencontre 
de plus de deux heures, Emmanuel Rakotovahiny a confié que, lors de cette réunion, les membres de la CNOSC ont apporté des éclaircissements sur leur mission, tout en répondant aux questions des politiciens. En réalité, on n'avait entamé aucun débat. « Nous allons nous réunir entre nous, afin d'examiner les réponses de ces membres de la CNOSC à nos questions », a-t-il affirmé. 
De leur côté, les anciens parlementaires pro-Ravalomanana avaient déjà campé sur leur position contre toute forme de consultation populaire dont, l'organisation reste encore unilatérale. Roland Ravatomanga avait affirmé que le Comité de suivi de l'exécution des résolutions des Assises Nationales (CSR-AN), de Blanche Nirina Richard, s'est plaint d’avoir été écarté de la démarche actuelle. Il était parmi les visiteurs à la villa La Franchise, lundi.

madagascar-tribune.com/

JOAQUIM CHISSANO

Reçu par Andry Rajoelina avant son retour.

Un bref communiqué de la Direction de la communication de la Présidence de la Haute autorité de transition (HAT) informe la presse que le président de la HAT a reçu en audience ce mardi 27 juillet à onze heures le médiateur international, Joachim Chissano. Ce dernier a fait un compte rendu de son séjour et des rencontres qu’il a eu avec diverses personnalités malgaches, Il a également fait part à son hôte qu’il va faire les mêmes comptes-rendus à la SADC et l’Union africaine.

Le communicateur de la Présidence de la HAT est resté muet sur les propos du président de la HAT. Il observe la même attitude quant à la durée de l’audience ; et contrairement à l’habitude, aucune photo de la rencontre comme si cette rencontre n’avait que peu d’importance. Doit-on penser que l’audience était furtive et la rencontre glaciale ? Ce qui ne serait pas le cas avec les « Raiamandreny Mijoro » si on ne devait s’en tenir qu’aux explications du Pasteur Ramino Paul qui a donné l’impression de satisfaction et de rencontre fructueuse avec le médiateur international. On ne peut s’aventurer à commenter les sourires qui peuvent n’être que diplomatiques du ministre de la HAT en charge des Affaires étrangères qui a raccompagné Joachim Chissano à l’aéroport d’Ivato.

 

tananews.com/

Le MONIMA absent aux rassemblements préliminaires

« Les rassemblements préliminaires émanent d’une initiative unilatérale et n’apporteront rien de nouveau au pays (…) par conséquent, le parti MONIMA n’y participera pas » a déclaréMasimana Manantsoa, un membre du parti. Ce dernier de rappeler que tant d’autres tentatives de rassemblement vouées à l’échec et qu’il ne voit pas comment ce serait différent cette fois. D’ailleurs, dans les districts presque la majorité des politiciens ne sont pas enthousiastes vis-à-vis de ces trois jours de rencontres. Le MONIMA opte plutôt pour une toute autre voie qui sera décidée suite à une discussion de toutes les entités politiques. Et d’insister sur l’inclusion et l’ouverture sur toutes les forces vives dans l’organisation de quelconque rencontre.

 

Une autre promesse qui risque de s’envoler : Prévision à la hausse des tarifs de la JIRAMA

Le peuple malgache voit s’envoler peu à peu ces belles promesses d’Andry Rajoelina sur la place du 13 mai. A commencer par le riz, l’huile de cuisine, les frais de transports, voilà que les tarifs de la JIRAMA s’apprêtent à se lancer dans le cycle. Une hausse qui devait déjà s’appliquer depuis plusieurs mois, mais que l’Etat et l’ORE (Office de Régulation de l’Electricité) ont pu maîtriser, tant bien que mal. Cependant, avec le prix actuel du baril qui est de 78,92 $ et un Ariary qui se précipite vers sa dévaluation, vue sa dépréciation (1euro= 2817,27ar – 1dollar= 2181,82ar ce jour), un responsable au sein de l’ORE affirme qu’il n’est plus question que de temps.

 

L’Etat malagasy fonctionne avec 60 milliards d’Ariary de déficit

Nul besoin d’aide financière extérieure au temps de l’autosuffisance. Toutefois, l’on ne peut s’empêcher de se poser des questions sur les réels moyens financiers de la HAT quand les recettes fiscaux suivent régulièrement leur décadence. Depuis plusieurs mois, le régime d’Andry Rajoelina fonctionne avec environ 60 milliards d’ariary de déficit par mois. En effet, les 170 milliards de recettes mensuelles ne couvrent pas les 230 milliards de dépense officielles (sans compter ces véhicules de luxe qui courent le rues). Fort heureusement, ces difficultés financières sont loin de décourager les actuels dirigeants. Il est quand même vrai que nous avons assez de bois de rose pour tenir au moins une année de plus…

 

courrierdemada.com/

FFKM : Nécessité d'une réconciliation en son sein

Ils ont été aperçus ensemble, le 17 mars 2009, à l'Epis-copat Antanimena, tournant décisif de la chute du régime Ravalomanana et de l'accession de Andry Rajoelina au pouvoir. L'un s'est fait tirer par la cravate et malmené par l'officier pro-Andry Rajoelina, le commandant Charles Randrianasoavina, avant d'être embarqué comme un vulgaire petit malfrat dans un véhicule tout-terrain vers le CAPSAT Soanierana, l'autre saluait la foule du balcon de l'Episcopat, sourire aux lèvres selon des témoins. 

Depuis, le Pasteur Lala Rasendrahasina (président du FJKM) et Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona (président de l'ECAR), puisqu'il s'agit d'eux, n'ont plus été vus ensemble lors d'une cérémonie. La FFKM (Congrégation des Eglises Chrétiennes de Madagascar) a essayé de remonter la pente après l'échec de la médiation du "Hintsy" pour une solution malgacho-malgache de la crise durant le premier trimestre 2009. Mais les deux Chefs d'Eglises n'ont jamais été présents physiquement dans une même cérémonie. Lors du grand défilé miliaire du 26 juin 2010 à Mahamasina, on s'est contenté du Mgr Ranarivelo  de l'Eglise anglicane (président en exercice du FFKM) et de Mgr Odon Razanakolona, les deux autres chefs d'Eglise se sont fait représenter. Le 26 juillet 2010 lors de la rencontre avec le médiateur Joachim Chissano, le FFKM a été représenté par son président et le pasteur Lala Rasendrahasina de la FJKM, tandis que l'archevêque, Mgr Odon Razanakolona de l'ECAR a été "retenu ailleurs" et le président du FLM (Eglise Luthérienne) est à l'extérieur.

A l'inverse des politiciens qui n'hésitent pas pour dire le plus profond de leur pensée, il est vrai que les Chefs d'Eglises montrent un peu de retenue. Mais les observateurs estiment que les deux dirigeants de la FFKM, le Pasteur Lala Rasendrahasina (président du FJKM) et Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona (président de l'ECAR),  qui n'ont pas été épargnés physiquement et symboliquement dans cette crise ont sûrement quelque chose à se dire. Certains osent même avancer qu'ils doivent se réconcilier pour faire en sorte que le FFKM retrouve son poids d'antan en tant qu'autorité morale qui a son mot à dire dans les affaires nationales. Pour commencer, ils devraient montrer à l'opinion que leur union reste intacte malgré les récentes vicissitudes du contexte politique. Avant la crise, les quatre chefs d'Eglise de la FFKM ont toujours été unis comme un seul homme lors des événements majeurs de la nation. Et dire que le président de la Haute autorité de transition, Andry Rajoelina n'y voit pas de crise mais plutôt un problème politique. Est-il un Raiaman-dreny comme il le prétend ?

 

madatimes.com/

CONFERENCE NATIONALE : CHISSANO « OUI …MAIS »

Une conférence nationale pour aboutir à un consensus s’avère être une bonne idée pour la médiation internationale. Le président de l’équipe conjointe de médiation réaffirme l’accord de la communauté internationale pour une solution entre malgache, afin de sortir de cette crise, mais n’exclut absolument pas le contexte consensuel et inclusif. « Il faudrait des débats préliminaires auxquels participeront les forces vives malgaches, pour statuer quant aux objectifs principaux de cette conférence » précise Chissano, au cours d’un point de presse à Ivato. « En effet, bon nombre des organismes qui se sont entretenus avec l’équipe des médiateurs, ont manifesté leur réticence sur la neutralité des commissions initiatrices des dinika santatra et de la conférence nationale » révèle l’ancien président mozambicain. « La communauté internationale n’appuiera que le processus inclusif et consensuel ».

Des réserves aussi
Mais ce médiateur reconnaît également « le manque de respect des droits humains au pays ». Ainsi il réclame avant tout dialogue « une ambiance apaisée, une assurance de liberté d’expression pour les citoyens et un respect des droits humains ».
Interrogé sur une possibilité «  de levée des sanctions » à Chissano de certifier « qu’aucune sanction ne sera retirer que si les résultats soient satisfaisants ». Et d’ajouter finalement « qu’il est trop tôt pour se prononcer sur la question ».
Le président de l’équipe de médiation met un terme à une mission de cinq jours très chargée,et quitte la grande île afin  de rejoindre Kampala-Ouganda, où se tient actuellement le sommet de l’union africaine.

 

lagazette-dgi.com/

Dinika santatra: Boycott des trois mouvances

Atmosphère bon enfant dans les préparatifs des débats préliminaires (Dinika santatra) qui s’ouvrent demain et vont durer trois jours. Dans plusieurs districts, les organisateurs sont débordés par le nombre de ceux désireux de participer, et acceptent tout le monde face aux récriminations. C’est tant mieux ainsi car on ne dira pas que les débats préliminaires ont exclu beaucoup de groupements et associations. En tout cas, cette affluence est de bon augure car témoigne du souci largement répandu de sortir au plus vite le pays de la crise. Ces débats qui « descendent » dans les 119 districts sont d’ailleurs d’un grand intérêt car devraient exprimer les doléances du Madagascar d’en bas, ce qui nous change des habituelles résolutions des cercles de cadres et d’intellectuels des zones urbaines.

Les pro-Ravalomanana, apprend-on, vont organiser dans la capitale des « manifs » pour contester les débats préliminaires et leur faire échec. L’initiative ne constitue guère une menace pour les « Dinika santatra », notamment car les forces de l’ordre sont sur le qui-vive et devraient contenir les menées hostiles. Vigilance quand même car il y a 18 ans, lors de séances semblables, un groupe parti à l’assaut d’un site de discussions fut accueilli à coups de fusil. C’était le 31 mars 1992, quand des fédéralistes conduits par le leader nationaliste Monja Jaona se sont approchés de la caserne Cemes de Soanierana, et furent la cible de coups de feu meurtriers. Le plus grand danger qui plane sur ces débats préliminaires, c’est le boycott annoncé par les trois mouvances. Une absence de ces dernières (et surtout de leurs thèses) enlève toute crédibilité à ces discussions que l’on veut « nationales ». Sans ce trio, les séances ont un caractère unilatéral et ne devraient pas intéresser la communauté internationale. Celle-ci a d’ailleurs déjà préconisé une extension de la participation afin de conférer à la démarche un aspect inclusif et consensuel. Un conseil à écouter car malgré les fanfaronnades du pouvoir de transition, l’économie du pays se ressentira gravement d’une privation prolongée de la reconnaissance internationale et des crédits des bailleurs de fonds.

De toute façon au plan purement interne, des discussions « nationales » sans les trois mouvances n’auraient guère de portée. On ne peut ignorer des chefs politiques dont le poids, lors de leur dernière prestation électorale (scrutins présidentiels de 2002 et de 2006), est traduit par les chiffres suivants : Marc Ravalomanana : 2 435 199 voix (54,79%), Didier Ratsiraka : 1 677 008 voix (40,49%) et Zafy Albert : 219 640 voix (5,35%). Le régime de transition veut d’ailleurs pratiquer la politique de l’autruche en ignorant et en écartant d’un revers de main les trois mouvances. En fait, en excluant cette force agissante qui pèse dans les 4,5 millions de voix (sur environ 8 millions d’électeurs), on sème lesgermes d’une grave crise politique qui devrait survenir à court ou à moyen terme. Car la réalité du terrain, même si on gomme artificiellement le mot mouvance, est celle-ci : on ne peut impunément étouffer les aspirations d’une importante proportion du peuple malgache. Pour cette raison, on saluera l’initiative du comité de coordination de la société civile qui s’est rendu lundi à la Villa Elisabeth à Ivandry, à la rencontre des trois mouvances. Si le geste ne porte pas ses fruits aux « Dinika santatra », il pourrait être couronné de succès au dialogue national.

Encourageons toutes les démarches qui visent à intégrer le plus grand nombre dans le processus de sortie de crise. Un bon point donc pour cette société civile qui fait montre d’un sens aigu de la…politique.

midi-madagasikara.mg/

MAGRO : Action demain contre le « Dinika Santatra ».

Comme à l'accoutumée, les partisans des trois mouvances ont tenu leur réunion quotidienne, hier, au Magro Behoririka. Les différents intervenants ont annoncé à l'assistance, d'être prête demain pour contrer la tenue du « Dinika santatra ». Ils n'ont pas toutefois indiqué la démarche à adopter mais se contentant tout simplement de préparer ses partisans et ses sympathisants, à d'éventuelle manifestation. Et l'on se demande s'ils vont sortir de ce site pour montrer leur désapprobation quant à la tenue de ces assises préliminaires. Une action en vue, même s'ils ne l'ont pas déclaré ouvertement. Si c'est le cas, ne seront-ils pas bloqués ou dispersés, c'est selon, par les forces de l'ordre, avant de pouvoir réaliser leur desiderata.

Grande marche. A moins de négocier avec les hommes en treillis, comme l'ont fait lesfemmes légalistes qui ont effectué un « Diabe », en partant de Magro Behoririka pour rallier Carlton, samedi dernier. Et ce, afin de déposer leur requête auprès du médiateur du Groupe International de contact, Joaquim Chissano. Une lettre qui invite la communauté internationale à trouver une solution, dans les plus brefs délais, à lacrise politique qui  mine le pays depuis maintenant un an et demi.  Une grande marche pacifique n'ayant engendré aucun débordement. Et sans aucune intervention des forces de l'ordre.

Sensibilisation. En tous les cas, les animateurs et les dirigeants au Magro Behoririkaessaient de mobiliser au maximum ses troupes pour demain. Une sensibilisation sera probablement faite dans ce sens, ce jour, afin de grossir les rangs des trois mouvances. Qui faut-il noter, lors des jours ouvrables ne drainent pas  beaucoup demonde. Toujours est-il que toute tentative de sortie de cette enceinte par les trois mouvances a échoué, à l'exception de celle des femmes légalistes. A moins que ces partisans ne viennent en ordre dispersé pour rejoindre un ou des points de ralliement. Ce qui est fort probable, c'est que le lieu où va se tenir le Dinika santatra sera bien sécurisé. 

RAJOELINA-CHATAIGNIER : Règle de réprocité contre devoir d’ingérence !

« Je respecte l'Etat, le peuple et le président français », a déclaré Andry Rajoelina lors de son interview télévisée à Mahajanga. Une manière de dire et il l'a dit qu’il doit en être de même vis-à-vis de la partie malgache. En fait, le président de la HAT a remis sur le tapis la question de la réciprocité qui implique, au regard du droit international, le droit à l'égalité et au respect mutuel entre les Etats.

Visas. Force est toutefois de reconnaître que la réciprocité n'est pas toujours de mise. Un ancien Représentant Résident de la Banque Mondiale à Madagascaravait froidement déclaré que « Madagascar n'est pas en position de revendiquer la réciprocité ». Notamment en matière de visas dont la délivrance se faisait à l'aéroport pour les étrangers séjournant dans la Grande Ile, alors que la réciproque n'était pas du tout vraie.

Devoir d'ingérence. Andry Rajoelina a également dénoncé l'immixtion dans les affaires internes malgaches par l'ambassadeur de France, Jean-Marc Châtaigner. Un juriste qui s'était peut-être basé sur le droit ou le devoir (c'est selon) d'ingérence humanitaire qui est l'obligation faite à un Etat de veiller à faire respecter le droit humanitaire international. Une obligation qui puise son fondement dans la Déclaration universelle des Droits de l'Homme qui a été ratifiée par Madagascar. Les défenseurs de l'ingérence humanitaire la justifient au nom d'une morale de l'urgence et estiment qu'elle est légitime lorsqu'elle est motivée par une violation massive des Droits de l'Homme. « Les abus et les graves manquements au respect des droits humains par les forces d'intervention spéciale », dénoncés par Jean-Marc Châtaigner justifient-ils un devoir d'ingérence de la France ? En effet, le diplomate parlait au nom de son pays à l'occasion du 14 juillet et à la Résidence de France.

 

CAMILLE VITAL : Contre la médiation internationale.

Après les consultations des différentes forces vives qui se sont tenues au Carlton hier, les membres de l’équipe conjointe de la médiation, dirigés par Joaquim Chissano, ont rencontré le Premier ministre de la HAT, le généralCamille Albert Vital. L’occasion pour le numéro Un de Mahazoarivo de saluer les efforts qui ont été entrepris par l’ancien président mozambicain depuis le début de la crise malgache. « Malgré les difficultés, vous êtes toujours ici pour contribuer à la résolution de cette crise », a-t-il soutenu. Toutefois, face auxmembres de la presse qui ont dû attendre jusque très tard dans la soirée, Camille Vital a laissé entendre que « la médiation internationale n’est plus nécessaire car les Malgaches ont décidé de prendre en main la situation ». « Il n’est plus question de discuter des Accords de Maputo et de l’Acte additionnel d’Addis-Abeba car les donnes ont changé après la prise de responsabilité des Raiamandreny Mijoro et de la société civile », a-t-il lancé.

Dinika santatra. Pour sa part, Joaquim Chissano a annoncé que « les forcespolitiques que nous avons rencontrées ont exprimé que le peuple malgache a besoin de nous, et de la communauté internationale pour résoudre la criseactuelle ». Et le médiateur de poursuivre que « nous sommes toujours disposés à vous aider ». A noter qu’au cours de cette rencontre, l’équipe du GIC a effectué un compte-rendu au PM à propos des entrevues avec les différentes entités. A ce sujet, le numéro Un du Groupe International de Contact de déclarer que « généralement, toutes les entités expriment une bonne compréhension et une bonne volonté de résoudre la crise mais il manque encore un dialogue sincère entre Malgaches ». En quelque sorte donc, Chissano renvoie la balle du côté des mouvances protagonistes. En tout cas, bon nombre d’observateurs comptent sur l’initiative de la société civile pour résoudre cettecrise. Reste à savoir si les trois mouvances accepteront de participer aux Dinika Santatra qui débuteront demain dans les 119 districts. A noter qu’unerencontre entre cette équipe du GIC et le président de la HAT, Andry Rajoelina, est prévu ce jour.

 

les-nouvelles.com/

LEVEE DES SANCTIONS : Le sort de Madagascar sera connu après le 18 Août.

Le processus initié par les membres de la société civile n’a pas enregistré de contestation de la part du médiateur international. Mais la levée des sanctions relève de la décision des organisations régionales et internationales.

Les consultations effectuées par Joaquim Chissano se sont achevées hier. Avant de quitter la Grande île, cet ancien président mozambicain a annoncé qu’il part avec une image plus claire de la situation à Madagascar et du processus que les parties malgaches ont initié. « La société civile a donné la garantie de la neutralité en promettant la participation d’un grand nombre de sensibilités et nous encourageons cette ouverture pour qu’il y ait une grande participation possible », a-t-il annoncé hier à l’aéroport d’Ivato. Mais pour ce qui est de la reconnaissance internationale ainsi que de la levée des sanctions, Joaquim Chissano estime qu’il est trop tôt pour parler de ces deux questions. « Les sanctions ne seront levées que si les résultats sont satisfaisants pour la communauté internationale. L’Union africaine est actuellement en réunion et le mois prochain (le 18 août), la Sadc tiendra une réunion et je ferai un rapport sur mon séjour à Madagascar et ce sera aux membres de prendre la décision. Il faudra encore attendre », a-t-il lancé. En d’autres termes, aux parties malgaches de faire preuve et de persuader la communauté internationale que les résultats des consultations et de la conférence ont été pris d’une manière consensuelle et inclusive. C’est d’ailleurs ce qu’a précisé Joaquim Chissano dans ses propos : « S’il y a un consensus et une inclusivité, je crois que la communauté internationale va reconnaître les résultats ».

Une autre forme de médiation

En attendant, le médiateur a fait savoir que la communauté internationale apportera ses appuis aux initiatives malgaches. Seulement, « Il ne m’appartient pas de déterminer la forme de ces appuis mais aux organisations. L’Union africaine et la Sadc peuvent donner un éclaircissement sur ce point », a précisé Joaquim Chissano.

Sur le plan de la médiation, il appartient maintenant aux membres de la société civile de définir la forme d’intervention de la communauté internationale. « Ils doivent définir ce qu’ils attendent de nous car, auparavant, nous faisions des médiations entre des groupes alors que ce n’est plus le cas actuellement », a précisé cet ancien président mozambicain.

Joaquim Chissano est parti avec une nouvelle vision de la situation à Madagascar notamment sur le processus que les parties malgaches ont choisi pour trouver une issue pérenne de la crise. Aux Malgaches maintenant de soutenir leur processus pour convaincre les organisations régionales et internationales de lever les sanctions et d’accorder après leur reconnaissance.

En tout cas, du moment que la majorité roule pour l’adoption d’une solution malgacho-malgache, laquelle semble maintenant bénéficier de l’adhésion de la communauté internationale, on pense que la tenue du « Dinika santatra » et du dialogue national sera une occasion de tester le réel patriotisme des uns et des autres… au-delà des guéguerres de sièges pour un partage du pouvoir. Car, il s’agit de l’avenir de la nation où les ambitions politiques devraient être reléguées au second plan de tous les participants à ces rencontres.

Publié dans La Presse

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