Actualité: La Presse du 23/08/10

Publié le par rovahiga

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CONGRES DE LA TRANSITION

« AMBOHIDAHY »  A DEUX CANDIDATS

Brigitte Rasamoelina des « Ampela manao politika » (AMP) et Andrianatoandro Raharinaivo du Tiako i Madagasikara (Tim) sont proposés pour siéger à la présidence du Congrès de la Transition.

Ils sont, en tout cas, parmi les mieux pressentis à ce poste, selon leurs pairs de l’espace de concertation des partis politiques d’Ambohidahy qui les ont choisis dans le cadre d’une sorte de préliminaires. Si Andrianatoandro Raharinaivo est déjà largement connu du microcosme politique, Brigitte Rasamoelina n’en est pas pour autant une illustre inconnue.

Elle fait partie des membres fondatrices du parti AMP qui, après seulement plusieurs mois d’existence, a déjà une envergure nationale et compte près de 8000 membres actuellement. Evoquant hier l’accord politique d’Ivato, Brigitte Rasamoelina a indiqué que dorénavant, il faudrait laisser la place à un climat d’apaisement pour permettre la mise en œuvre de cet accord. « C’est un grand pas qui a été franchi, mais sans cet apaisement, on risque de voir une nouvelle crise. La recherche de cet apaisement concerne tout le monde, que ce soit les partis politiques, les organisations de la société civile ou toutes les autres forces vives de la nation soucieux de l’avenir du pays. Les uns et les autres devraient faire preuve de patriotisme au lieu de se complaire dans des guéguerres de sièges ou d’autres ambitions personnelles… »

Une Assemblée « nommée » et non élue est-elle concevable ? La réponse de Brigitte Rasamoelina est claire et nette : « A situation exceptionnelle, il faut une solution exceptionnelle. Pour nous, les différentes échéances prévues par l’accord d’Ivato sont raisonnables. D’ailleurs, la mission de ce Congrès ne durera que pendant la Transition. Mais il faut que la Transition puisse se dérouler dans la sérénité et soit acceptée par tous pour aller vers la 4è République. C’est pourquoi, il a été prévu que l’accord reste ouvert à l’adhésion des partis et associations politiques qui souhaitent mener à bien la refondation de la République malgache, dans la reconnaissance des valeurs démocratiques, le respect des valeurs constitutionnelles et le respect des droits de l’homme, socle de la nation… ».

En attendant, Brigitte Rasamoelina a tenu à faire part de ses remerciements à tous ses frères et sœurs d’Ambohidahy qui l’ont proposée à cette présidence du Congrès de la Transition.

D’autres propositions en perspective

Outre ces deux propositions pour d’éventuelles nominations au sein du Congrès de la Transition, plusieurs autres chefs politiques ont également été choisis pour être membres du Conseil supérieur de la Transition (CST).

Ainsi, Mara Niarisy (USDM) et Benjamina Ramanantsoa (MTS) sont proposés pour la présidence de ce conseil. Les autres membres pressentis à l’issue des préliminaires sont Jean-Claude Rakotonirina, Beza Seramila, Henri Lecacheur, Avimana, Boniface Zakahely, Andry Rasolofo, Guy Benon, Hary Naivo Rasamoelina, Samuel Christophe et Cyrille Rasambozafy. Ces personnalités ont été choisies selon leurs régions d’origine respectives. Ils représentent, indique-t-on, toutes les régions de Madagascar.

Concernant le gouvernement d’union nationale, deux noms semblent fortement chuchotés pour la nouvelle primature mais rien n’a encore été décidé : il s’agit de l’ancien vice premier ministre de la Santé, Alain Teandrazanarivelo et de l’ancien ministre de la Pêche, Alain Andriamiseza.

 

MAGRO

UNE TRANSITION SANS RAJOELINA POUR LES TROIS MOUVANCES

Au cours de leur meeting habituel au Magro de Behoririka, samedi dernier, les orateurs ont réclamé haut et fort la mise en place d’une Transition sans Andry Rajoelina. Selon Olivier Rakotovazaha, la raison en est que « Andry Rajoelina a déjà refusé de respecter et d’appliquer les clauses de Maputo et d’Addis Abeba lesquelles lui ont permis de rester au pouvoir en tant que président de la Transition ». Ce qui confirme les propos émis par Ange Andrianarisoa la semaine dernière à Ivandry.

Pour son cas, Manandafy Rakotonirina a fait appel à la communauté internationale pour consolider les sanctions infligées à l’encontre des membres de la HAT. «  S’ils ont actuellement 109 personnes à sanctionner, cet effectif devrait être encore augmenté », a-t-il lancé. Et de poursuivre encore : « Il vaut mieux qu’il démissionne dès maintenant avant que les autres ne le fassent incarcérer ». Par ailleurs, Malalatiana Rasoaniaina a lu la lettre des détenus politiques revendiquant notamment leur libération dans l’immédiat. Ils ont en outre réclamé l’application des accords de Maputo et d’Addis Abeba. Enfin, à la villa Elisabeth, Ivandry, les réunions se sont poursuivies jusqu’à hier après-midi.

 

MEDIATION

UN ENVOYE SPECIAL DE CHISSANO SERA A MADAGASCAR

Après avoir effectué un rapport de son séjour à Madagascar devant la réunion de la Sadc en Namibie, le médiateur du groupe international de contact et non moins émissaire de la Sadc reviendra prochainement dans la Grande île. Mais comme il est de pratique chez cet ancien président mozambicain, il enverra d’abord un envoyé spécial. Si l’arrivée de Joaquim Chissano est estimée vers le début du mois de septembre, son émissaire devrait donc arriver à Madagascar cette semaine. Néanmoins, aucune date officielle n’a encore été fixée ni communiquée sur cette question. Seulement, comme le premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, l’a annoncé lors de la clôture du sommet de la Sadc, cet envoyé spécial occupera les locaux de l’ambassade de Maurice à Madagascar situé à Manakambahiny. Généralement, les émissaires de Joaquim Chissano ont pour mission d’évaluer l’évolution de la situation politique à Madagascar depuis le dernier séjour de ce médiateur jusqu’à sa prochaine mission dans la Grande île.

PROCES 7 FEVRIER :  Pour ce lundi.

Ravalo complice, Ralitera auteur principal, Général Roelina donneur d’ordre.

La date du lundi 23 août 2010 pour le renvoi du procès de la tuerie du 7 février 2009 est maintenue. « Nous avions reçu un avis d'audience », confirme l'un des avocats de la défense, Me Hanitra Razafimanantsoa. En faisant remarquer au passage que « la Cour de cassation n'a pas encore statué sur le pourvoi contre le renvoi de l'affaire devant la Cour Criminelle Ordinaire (CCO) de Tana ». Le dossier n'a même pas été enrôlé au niveau de la Cour Suprême. « Le délai de dépôt de mémoire n'est pas non plus écoulé », ajoute l'avocate.

Avocats « vazaha ». Pour ces raisons, la défense va demander « in limine litis » à la CCO de Tana de surseoir à statuer en attendant l'arrêt de la Cour de cassation. En tout cas, l'avocat parisien, Me Mario Stasi et son homologue réunionnais, Jacques Belot arriveront ce week-end. Il s'agit évidemment des deux avocats « vazaha » deMarc Ravalomanana qui est poursuivi comme « complice » dans la tuerie du 7 février 2009. « L' auteur principal » étant, selon le dossier, Ralitera Andrianandraina. Pour sa part, le général Raoelina est considéré comme « le donneur d'ordre ».

Avis de recherche. Sur les 19 inculpés, 7 sont en détention préventive dont 4 à Tsiafahy. Les 3 autres, des militaires, sont détenus dans leur camp. C'est dire qu'ils seront sûrs de comparaître lundi à la barre de la CCO. Contrairement aux 12 autres inculpés ayant fait l'objet d'avis de recherche qui s'est avérée infructueuse jusqu'à présent. Reste à savoir si la CCO va renvoyer une nouvelle fois l'affaire, pour éviter que le dossier ne soit entaché de vice de forme qui pourrait constituer un moyen de cassation susceptible d'être soulevé d'office. Et pour cause, en cas de condamnationnotamment par contumace à l'égard de Marc Ravalomanana, la défense va certainement se pourvoir en cassation contre l'arrêt de la CCO de Tana. Laquelle sera présidée par la même magistrate désignée au dernier moment pour remplacer celle qui a été prévue au départ pour ce procès à travers lequel les victimes des tirs meurtriers des militaires, se sont constituées partie ...civile.

La SADC et ses principes clés

Exit l’approche «mouvances politiques» ! Le communiqué final du dernier Sommet de la SADC en Namibie n’en parle pas. Les «accords de Maputo et d’Addis-Abeba» de même, ne sont plus évoqués. Le médiateur de la SADC, Joaquim Chissano qui a présenté son rapport aux chefs d’Etat et degouvernement du sommet a élargi ses contacts en écoutant diverses entités lors de son passage pour évaluation de la situation à Madagascar. Il ne s’est pas opposé au processus malgacho-malgache de sortie de crise recherchée, mais au contraire l’a encouragé. La SADC ne fait que confirmer son soutien à cette option sans oublier de poser les conditions de la réussite du dialogue malgache.

La SADC et ses principes clés

Le communiqué final du Sommet relate les cinq points approuvés par les Chefs d’Etat concernant Madagascar. « Se penchant sur les problèmes à Madagascar, le Sommet a félicité Son Excellence le Président Chissano, Médiateur de la SADCdans le dialogue malgache, pour les efforts qu’il entreprend afin de rétablir la normalité constitutionnelle dans le pays. Le Sommet a approuvé ce qui suit :

« * Que la SADC, l’Union africaine et la communauté internationale en généralprêtent leur soutien politique et technique au processus du dialogue inter-malgache ;

* Que le Médiateur de la SADC continue de suivre étroitement la situation, mette à disposition son appui et ses services de facilitation aux Malgaches selon que cela sera approprié, et fasse régulièrement rapport à la SADC et à l’UA sur les développements survenant à Madagascar ;

* Que le processus observe les principes clés de neutralité, de consensus, de crédibilité et d’inclusivité.

* Que soit établi à Madagascar un bureau de liaison de la SADC, destiné à appuyer le processus du dialogue dans le pays ;

* Que soient maintenues les sanctions contre la République de Madagascarjusqu’au retour du pays à la normalité constitutionnelle ».

Ces résolutions de la SADC expliquent sans aucun doute, l’engouement récent des uns et des autres en faveur du dialogue. La SADC veille au respect des principes clés sans lesquels la sortie de crise serait compromise. Neutralité,consensus, inclusivité mais aussi crédibilité. Les futures institutions prévues par l’Accord d’Ivato doivent refléter ces principes,   toute initiative restera du domaine de l’unilatéral. Le processus de dialogue inter-malgache n’atteindra pas les objectifs escomptés. Et le pays s’enfoncera davantage dans la crise en attendant une autre solution de sortie de crise qui respecte les principes clés.

 

lagazette-dgi.com/

CONSEILS ET CONGRES SUPERIEUR DE LA TRANSITION : PLUSIEURS MILLIARDS A DISTRIBUER

Où va siéger le Congrès de la Transition (CT) dont la mise en place est prévue dans l’accord politique du 13 août ? Avec ses 256 membres, cette institution ne peut, en effet, prendre place au Palais de Tsimbazaza qui est dévolu à la Chambre basse. Au mieux, la salle plénière des locaux qui abritent depuis l’Assemblée nationale ne peuvent contenir que 180 sièges. Mais ce problème logistique n’est pas pris en compte par les partis et associations politiques, réunis au sein de ladite espace de concertation alors que certains de leurs leaders sont familiers des lieux pour avoir été des députés, sous les précédents régimes. Pire, on ne tient pas en compte des implications financières.

En 2008, il n’y avait que 127 députés. Dans l’accord politique, on veut augmenter leur nombre à 256. Soit pratiquement le double. Le chiffre est d’autant plus scandaleux pour le citoyen, on devra également constituer le Conseil supérieur de la Transition (CST) pour lequel l’espace de concertation des partis politiques exige notamment la nomination de 125 membres. Financièrement, le pays ne peut pas se permettre un tel excès. Dans le budget 2008, par exemple, le Sénat et l’Assemblée nationale avaient respectivement bénéficié d’une allocation de 20 et 35 milliards fmg à titre d’indemnités, soit de salaires. Si on suppose que le quart de ce budget sert à payer le personnel administratif, le député et le sénateur d’alors aurait été payé à environ 20 millions Fmg par mois. Il faut peut-être compter dans ce chiffre les téléphones et autres servitudes. Les 256 membres du Congrès et les 125 conseillers du CST seront-ils payés au même tarif ?

Toujours est-il que la plupart des membres de la HAT, qui ont soutenu Marc Ravalomanana, en 2002, puis mis sur la touche, vont certainement monter la voix. Ce sont eux qui ont adoubé la loi de Finances pour 2010. Dans ce budget, ils ont pratiquement à leur bénéfice environ 20 milliards Fmg au titre des indemnités (salaires) avec un effectif moindre : 43 membres de la HAT contre 60 sénateurs. Mieux encore, la HAT (pas la présidence de la HAT) s’est vue octroyée un faramineux budget de biens et services d’environ 30 milliards pour l’année en cours contre même pas le tiers durant le précédent régime. Ces membres de la HAT sont prévus d’intégrer le CST. La baisse des avantages avec. Ce qu’il faut dire, dans le langage mathématique.

Bref, l’accord politique d’Ivato semble se ramener à celui de Maputo. On veut partager le pouvoir. On veut se distribuer les milliards. Ceux du bois de rose en particulier. Si les partis politiques osent proposer des solutions, c’est finalement en connaissance de cause. Dans la loi de Finances pour 2010, l’Assemblée nationale qui est donc appelée à devenir le Congrès de la Transition, est dotée d’un budget d’environ 40 milliards fmg en indemnités et 75 milliards en biens et services. C’est cette institution qui fait aujourd’hui l’objet du partage de gâteau. Qui peut espérer mieux ?

MONJA ROINDEFO : CONTRE L’ACCORD POLITIQUE

Monja Roindefo, ex-Premier ministre, a répondu aux questions de quelques journalistes hier. Une interview à l’issue de laquelle on constate que le leader du Monima n’a rien perdu de sa verve.

Lorsqu’on lui a demandé son avis sur l’accord politique d’Ivato en particulier et le processus malgacho-malgache en général, il a répondu : « On a toujours réclamé la mise en branle d’un processus malgacho-malgache, mais cela doit se faire suivant les normes internationales. Je ne crois pas que cet accord puisse dénouer la situation. Si on veut sortir de la crise, un minimum de cadre légal est nécessaire. » Continuant sur sa lancée, Monja Roindefo a affirmé : « Comme nous l’avons souvent répété, c’est à la Conférence nationale de fixer les dates des élections, et le référendum sur la nouvelle Constitution. C’est là également que  doit être défini un processus électoral qui devra être juste, le plus consensuel et inclusif possible. »

Ainsi, il est contre l’Accord politique. Selon lui, partout dans le monde, un Parlement est toujours composé d’élus, mais jamais par des éléments désignés. Il fait semblant d’oublier que nous sommes en période transitoire. En pareille circonstance, nécessité fait loi. Il faut reconnaître que Monja Roindefo n’est pas une lumière pour régler cette crise. D’ailleurs, du temps où il était Premier ministre, il nous a montré ses limites. C’est quelqu’un de superficiel…

CONFERENCE NATIONALE : REPORTEE DE NOUVEAU ?

La conférence nationale serait de nouveau reportée, selon des indiscrétions. En effet, une réunion des forces politiques est prévue à partir de mercredi prochain afin de faciliter l’intégration des autres formations dans le processus.

La Coordination nationale des organisations de la société civile et les partis politiques vont alors élaborer la feuille de route définitive en vue de sortir de la crise.

Par ailleurs, du 30 août au 3 septembre, les organisations de la société civile comptent tenir une réunion de préparation de la conférence nationale. La date définitive de la conférence nationale sera déterminée d’une manière définitive ce mercredi avoue un membre de la coordination. On ne sait exactement l’origine de ce nouveau report. Cela n’est pas sérieux.

JOAQUIM CHISSANO ATTENDU AU DEBUT DU MOIS DE SEPTEMBRE

Le dernier sommet de la SADC qui s’est tenu dans la capitale namibienne a adopté la mise en place d’un bureau de liaison de la SADC à Antananarivo pour suivre et appuyer le processus de sortie de crise malgacho – malgache. Plusieurs diplomates dont l’ambassadeur de France, Jean-Marc Châtaigner, se sont félicités de cette décision. Le médiateur de la SADC Joaquim Chissano est attendu à Antananarivo au début du mois prochain, apprend-on de source diplomatique. L’homme, indique-t-on, suivra de près la préparation de la conférence nationale qui devra se tenir à la fin du mois prochain, selon le calendrier proposé par les organisations de la société civile.

Pendant sa dernière visite, Joaquim Chissano a affirmé que la médiation internationale prêtera toujours main forte à la société civile dans sa mission. Aussi, la création d’un bureau de liaison permettrait de suivre de près l’évolution de la recherche de sortie de crise.

Publié dans La Presse

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