Présence militaire française en Afrique : Quel avenir ?

Publié le par Cameroon Tribune

Présence militaire française en Afrique : Quel avenir ?

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PAR CAMEROON TRIBUNE

Alors que le Tchad remet en cause le dispositif militaire français sur son sol,le Sénégal a annoncé sa décision de reprendre ces bases.
Les célébrations des cinquantenaires, des indépendances, du Sénégal et du Tchad ont donné lieu à des déclarations fortes de la part des chefs d'Etat de ces deux pays. Le Sénégal a profité de cet événement majeur pour se réapproprier officiellement les bases militaires françaises. Le président Abdoulaye Wade en a fait l'annonce lors d'un discours à la nation. Selon lui, le fait de conserver ces installations « a paru de plus en plus incongru et a été souvent ressenti comme une indépendance inachevée », après 350 ans de présence française. « Je déclare solennellement que le Sénégal reprend à partir de ce jour, 4 avril, toutes les bases détenues par la France et entend y exercer sa souveraineté », a dit Wade. 

D'après les observateurs, cette déclaration est plus symbolique que coercitive, puisque les deux capitales s'étaient déjà entendues en février 2010 pour fermer ces installations. Le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé son intention de retirer 900 de ses 1200 militaires à Dakar, mais il n'avait avancé aucune date. L'Hexagone souhaiterait y créer un « pôle de coopération militaire à vocation régionale », croit savoir l'AFP.

Au Tchad, le 11 août dernier, le président Idriss Deby Itno a, pour sa part, saisi l'occasion des 50 ans d'indépendance de son pays pour remettre en cause Epervier, le dispositif militaire français au Tchad. « Nous nous acheminons vers une révision de l'accord de siège entre Epervier et le Tchad » a déclaré le président Deby au cours d'une conférence de presse. « Cela fait 20 ans (1986) qu'Epervier existe et il ne joue plus son rôle, à part quelques soins donnés aux malades et un appui logistique en cas d'agression » a-t-il commenté. « Nous allons revoir l'accord de siège, puisqu'il n'existe pas un accord : la France ne paye rien au Tchad à part quelques marchandises qui entrent sous douanes. Si la France veut rester au Tchad et utiliser ses avions, entraîner ses hommes, il y a un coût à payer et l'accord de siège permettra de clarifier ce que la France doit payer au Tchad », a poursuivi le président Deby.

« Autrement dit, si la France dit qu'elle n'a pas de moyens pour payer et qu'elle veut partir, nous garderons les meilleures relations possibles mais nous n'empêcherons pas Epervier de partir », a ajouté Deby.

La France a réagi aussitôt, s'affirmant « prête » à négocier. « Si les souhaits (du président Deby) nous étaient confirmés officiellement dans le cadre de la relation bilatérale, bien évidemment, nous serions prêts à les examiner », a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Laurent Teisseire, cité par l'AFP. A la lumière de ces développements, on peut se demander quel est l'avenir des autres bases militaires françaises permanentes en Afrique (Gabon, Côte d'Ivoire et Djibouti), dans le contexte géopolitique actuel.

Publié dans Dans le courrier

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