Ensemble, mettons-nous au service de Madagascar !

Publié le par Madagascar Résistance

Madagascar Résistance

Lettre numéro 38 – novembre 2010

 

 

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Ensemble, mettons-nous au service de Madagascar !

Les évènements survenus ces derniers temps nous amènent à reporter dans nos numéros ultérieurs la suite du

traitement du thème « Se préparer à l’après crise » et à consacrer le présent numéro à ces sujets d’actualité.

Mais d’ores et déjà, nous remercions ceux de nos lecteurs et lectrices qui ont répondu positivement à notre appel en vue

de constituer un think tank au service de la reconstruction rapide et pérenne de la société et de l’économie de

Madagascar. Nous comptons sur vous pour relayer notre appel à Madagascar et partout dans le monde.

La démarche participative devant être de mise pour la constitution et le fonctionnement de ce think tank, nous

accueillerons avec reconnaissance vos suggestions en la matière.

Nous remercions également ceux et celles qui, sans nous rejoindre formellement, nous ont fait part de l’intérêt qu’ils

portent à notre démarche et ont ouvert d’intéressantes pistes de réflexion, à l’instar de notre lectrice signant sous le

pseudonyme « une citoyenne malgache ».

 

« Indignez-vous ! »

C’est le titre d’un opuscule récemment publié par Stéphane Hessel. « Le Canard enchaîné » présente l’auteur et son

ouvrage dans un excellent article en date du 10/10/2010. L’appel citoyen à l’indignation et à l’engagement qui doit s’en

suivre lancé par Stéphane Hessel a une portée universelle et s’applique avec une grande acuité aux évènements actuels à

Madagascar. C’est pourquoi nous avons souhaité partager avec nos lecteurs et lectrices l’enthousiasme et l’admiration

que cet article a suscité en nous.

« Un homme debout ». C’est ainsi que « Le Canard enchaîné » décrit Stéphane Hessel.

Résistant arrêté et torturé par la Gestapo, déporté à Buchenwald, plusieurs fois évadé, Stéphane Hessel, diplomate français né

à Berlin de mère allemande, continue de résister à 93 ans ! Il vient de publier un petit opuscule intitulé « Indignez-vous ! »

(Indigènes Editions). Extraits :

« Je vous souhaite à tous, à chacun d’entre vous, d’avoir votre motif d’indignation. C’est précieux.

Quand quelque chose vous indigne comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. »

« La pire des attitudes est l’indifférence, dire « Je n’y peux rien, je me débrouille ».

En vous comportant ainsi, vous perdez l’une des composantes essentielles de ce qui fait l’humain. Une

des composantes indispensables : la faculté d’indignation et l’engagement qui en est la conséquence. »

Selon « Le Canard enchaîné, Stéphane Hessel parraine avec les résistants Walter Bassan, Raymond Aubrac et John Berger

« Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui » qui vient de lancer le « Réseau Citoyens Résistants ».

 

S’INDIGNER CONTRE QUOI ? RESISTER A QUOI ?

Les raisons de s’indigner ne manquent pas dans le monde actuel, selon Stéphane Hessel. Elles ne manquent pas non plus devant ce

qui se passe à Madagascar depuis bientôt deux ans. Elles sont plutôt en augmentation ces temps-ci : parodie de consultation du

peuple malgache sur un texte dont il ignore le contenu et qu’on veut lui faire avaliser par des bulletins de vote trafiqués,

dénoncés preuves à l’appui par le Comité National d’Observation des Elections (CNOE) ; des promesses démagogiques,

illégales de surcroît en période de campagne référendaire et qui sont une insulte à l’intelligence des Malgaches après toutes les

promesses non tenues jusqu’ici ; reprise des arrestations arbitraires et de l’intimidation des opposants (voir ci-dessous en

encadré la déclaration du Professeur Raymond Ranjeva) après la fermeture de tous les médias qui n’étaient pas « aux ordres ».

 

Déclaration du Professeur Raymond Ranjeva

« L’arrestation sous mandat d’arrêt :

- du Chef de la mouvance Ravalomanana aux négociations du Groupe International de Contact pour

la solution de la crise à Madagascar et institué co-Président de la Transition Monsieur Fetison

Rakoto Andrianirina,

- de Zafilahy Stanislas député à l’Assemblée Nationale, président du groupe parlementaire TIM,

- du pasteur Edouard Tsarahome de la mouvance Zafy Albert et de 14 autres personnes , est une

atteinte flagrante aux droits constitutionnels, aux droits politiques et publics du citoyen et aux droits

de l’homme.

La détention ainsi effectuée au mépris du droit et de la loi est une mesure de violence politique, un

acte d’intimidation pour empêcher la libre expression démocratique des opinions.

Ces actes et comportements déplorables sont universellement condamnés alors que l’honneur de

Madagascar exige qu’il ne fasse pas partie du club des ennemis de la liberté et de la démocratie.

Tous ces évènements et ces pratiques confirment le bien-fondé, en droit et en raison, de notre

revendication pour une transition neutre et sans parti pris, qui permette aux Malagasy d’exprimer

leurs opinions, d’être entendus et de participer au processus national de vérité, de justice et de

réconciliation dans un climat apaisé.

Toutes mesures doivent être prises pour faire cesser immédiatement ces actes. »

 

AUTRE SUJET DINDIGNATION : LA SOIT DISANTE « COMMISSION NATIONALE ELECTORALE INDEPENDANTE » (CENI)

Mise en place par les putschistes pour donner une apparence de régularité aux différentes consultations électorales qu’ils se

proposent de faire afin de blanchir le coup d’Etat (et l’argent sale dont ils s’emplissent les poches), elle est présidée par un

juriste, il y a peu encore bâtonnier de l’ordre des avocats. Fidèle collaborateur, cet homme de loi n’a émis aucune objection à

l’organisation à marche forcée de ce référendum. Mieux ! Il a été opportunément atteint de surdité et de cécité quand des officiels

chargés d’expliquer le contenu du projet de constitution faisaient en réalité propagande pour le oui. Il est vrai qu’après avoir

accepté, pour respecter le calendrier imposé par ses employeurs, que la campagne d’explication du texte à soumettre au vote des

citoyens ne soit plus un préalable comme cela est d’usage, mais qu’elle soit faite en parallèle avec la campagne électorale, il lui était

difficile de critiquer cet amalgame dont il s’était fait le complice. Mieux encore ! Notre ancien bâtonnier reproche au CNOE d’avoir

rapidement rendu public les preuves des fraudes massives qui se préparent quand il devrait remercier cette ONG de faire son travail.

Sa mauvaise humeur s’explique sans doute par l’obligation où il s’est trouvé, devant l’irréfutabilité des preuves, de déposer une

plainte contre X. Vous tenez le pari qu’il n’y aura pas de suite ? Et comme dans l’ignominie c’est le premier pas qui coûte, (peut

être eût-il fallu dire plus poliment « l’illégalité », mais comme nous sommes indignés, nous disons « ignominie ») il a accepté

avec le même zèle d’organiser dans la même précipitation des élections communales illégales prévues en décembre prochain.

Les maires élus légalement et légitimement auparavant sont encore en cours de mandat ? « C’est un détail » comme dirait Le Pen

parlant des chambres à gaz. L’important est de mettre en place des maires « aux ordres » pour assurer la victoire aux autres

élections que ce « collabo » préparera avec la même « indépendance » !

 

AUTRE SUJET DINDIGNATION, ET CEST PEUT ETRE LE PLUS GRAVE : LA MOLLESSE DE LA REACTION DES MAGISTRATS

DEVANT LE COUP D’ETAT, et ensuite devant l’instrumentalisation à outrance du système judiciaire malgache qui a suivi.

Certes, les risques encourus étaient et sont encore bien réels quand on s’oppose à des putschistes. Mais de tous les

Malgaches, les magistrats sont ceux pour qui ces risques sont moindres, car il est difficile à la minorité de magistrats acquis

aux putschistes de faire emprisonner tous leurs pairs. Les magistrats ont là une belle opportunité de laver leur honneur

collectif terni par les accusations de corruption portées dans le passé contre leur corps en raison de l’égarement de certains

d’entre eux. La déclaration du Syndicat de la Magistrature spécifiant que la justice ne doit pas être instrumentalisée n’est

pas suffisante, loin de là, car elle n’empêche rien !

Les magistrats malgaches doivent à la terre de leurs ancêtres de ne pas laisser le Professeur Raymond Ranjeva être le seul des

leurs à protester publiquement contre ces atteintes aux droits des citoyens malgaches.

Les magistrats malgaches doivent à la terre de leurs ancêtres de manifester publiquement leur indignation en se mettant en

grève, non pas pour défendre des avantages matériels comme ce fut le cas récemment, mais pour préserver l’avenir des

générations à venir.

Il n’est pas trop tard !

 

Magistrats de Madagascar, indignez-vous et levez-vous !

Les Inconditionnels de Madagascar,

À l’Ile de la Réunion

 

Publié dans Dans le courrier

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