Actualité: La Presse du 13/09/10

Publié le par rovahiga

LA ENIEME CONFERENCE "NATIONALE"

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Photo: tananews.com/

courrierdemada.com/

Conférence sur la constitution : Les jeunes ont discuté avec Patrick Rajoelina

Le ministère de la Jeunesse et des Loisirs initie une série de conférences sur la Cons-titution à l'endroit des jeunes de Madagascar. Après les jeunes de la région Bongolava, place à ceux de la région Analamanga qui sont venus nombreux hier à la salle Rado à Ambohijatovo pour débattre de la Constitution.

A cet effet, Patrick Rajoelina, un des membres du comité consultatif constitutionnel, a été le principal intervenant pour parler de l'histoire de Madagascar, de l'histoire politique mais aussi de l'historique constitutionnelle du pays. Selon lui, le  "Fihavanana", socle de la civilisation malgache et organe de régulation, de prévention des conflits et de répression devraient être mis en place pour défendre la Constitution. En outre, la laïcité de l'Etat et la parité genre ne figurent pas dans la Constitution malgache.
A la veille du référendum sur la Constitution qui est prévu se tenir le 12 août, les jeunes ont le droit, sinon le devoir, de connaître la Constitution malgache.

Hier, ceux qui sont venus remplir la salle et qui ont représenté les jeunes d'Analamanga (lycéens, universitaires, collégiens, garçons, filles, chômeurs, actifs, et même ceux des régions qui poursuivent leurs études à Antananarivo) n'ont pas hésité à sortir leurs stylos et papiers pour prendre note, mais aussi pour prendre la parole et faire entendre leurs avis.

madagascar-tribune.com/

POLITIQUE

CONFERENCE NATIONALE

Beaucoup d’interrogations

Une énième rencontre sensée être inclusive et nationale s’ouvre. Les trois mouvances politiques et la Coordination nationale des organisations de société civile ne sont pas de la partie ; et elles ne sont pas les seules à ne pas adhérer à l’initiative. Dénommée conférence nationale, cette rencontre se veut légitime car elle a été précédée des « dinika santatra » qui ont été organisés dans les 119 districts de l’île. Lors des « dinika santatra », il a été question de collecte des avis des citoyens et associations et partis politiques à la base sur des questions précises relatives à la sortie de crise et à l’avènement de la 4e République ; mais surtout des desiderata des populations et contribuables à la base. Donc en principe, les points de vue et résolutions recueillis lors des « dinika santatra » sont l’expression légitime du peuple, et devront être discutés dans les 4 commissions de la conférence nationale (Constitution, environnement politique et gouvernance, vie économique et sociale, réconciliation nationale). Toutefois, des doutes planent sur l’authenticité des compte rendus ou sur les résolutions diffusés ces derniers jours.

Entre temps, des anomalies ou plus simplement des manœuvres politiques ont été révélées par de nombreux délégués issus des « dinika santatra » dont ceux du Sud de l’île (Amboasary par exemple ou dans le Sud-Est jusque dans le Vatovavy Fitovinany). Les vrais délégués des districts connus à l’issue ou lors des « dinika santatra » ont été remplacés sinon doublés par d’autres délégués désignés par les autorités d’un niveau supérieur. Des voix se sont aussi élevées parmi les chefs et militants des partis politiques qui adhèrent à la démarche de la conférence nationale pour dénoncer une affluence extraordinaire. Chaque district devait en effet convoyer sur la capitale 12 délégués et il était prévu quelque 2500 participants au grand maximum. Or dès ce samedi 11 septembre, on comptait déjà quelque 4000 participants à la conférence d’Ivato.

Le problème n’est pas tellement le sureffectif même si cela pose des soucis logistiques et organisationnels et de management ; le plus gros problème est la représentativité et la légitimité de leur présence lors de cette conférence qui se veut nationale et souveraine. Les 1500 autres qui seraient là représenteraient qui exactement ? Et puis, que signifie cette égalité des partis et associations politiques qui sont d’âge, d’expériences et d’envergure très différents les uns des autres ? Mettre sur un même piédestal, un parti politique qui ne représente que les personnes de leur chef et leur entourage avec un parti qui a concouru lors des législatives et les présidentielles et qui dispose d’élus dans les communes, n’est-ce pas marcher sur la tête ? Quel crédit et quelle légitimité peut-on accorder aux résolutions qui seront prises quand le jeu de la démocratie par le nombre serait pipé d’avance ? Des chefs de partis politiques soupçonnent le TGV de manœuvrer dans ce sens. L’annonce du président de la Haute autorité de transition de vouloir présenter son projet de constitution ne serait pas étrangère à ces manœuvres.

 

CONJONCTURE

Les criquets ont peur de mourir de faim dans le Sud

Le ministre de l’Agriculture a été, ce samedi 11 septembre 2010, dans le district de Miarinarivo, région Itasy, pour la simple raison que les criquets menacent de prendre d’assaut la capitale ; et ce au moment où cette capitale s’apprête à héberger la conférence nationale considérée par les dirigeants comme une étape décisive pour sortir le pays de son isolement et de la crise. Ainsi, accompagné d’une poignée de journalistes triés sur les volets comme c’est toujours le cas en de pareilles circonstances pour les dirigeants, le ministre Juscelino a prêté main forte aux agents du Centre de lutte anti-acridienne et a par la même occasion essayé de rassurer l’opinion publique et les dirigeants qu’il maîtrise la situation. En tout cas, il a déclaré que des aéronefs de la Base aérienne tactique d’Arivonimamo prendront part aux opérations d’épandage des produits anti-acridiens.

Cette mobilisation soudaine au plus haut niveau étonne plus d’uns alors que cela fait plus d’un mois que ces criquets se déplacent sur des superficies de champs de culture dans le Sud ; et cela fait des mois que les services de lutte anti-acridienne du Sud, comme on dit, se démènent pour prévenir et pour contrecarrer les migrations de ces sauterelles. D’ailleurs quand on entend un haut responsable affirmer que les sauterelles ont quitté le Sud, on croit comprendre qu’elles ont abandonné le Sud car elles ne veulent pas y mourir de faim. À en croire les habitués de ce Sud ou les personnes en mission dans le Sud, c’est la désolation qui frappe le visiteur pour ne pas dire que c’est la famine depuis près de trois ans dans le Sud. Mais à leur avis, on y meurt en silence et dans la dignité. La pauvreté est telle en effet que des tabous ne sont plus observés ; à preuve des femmes qui vendent ou abandonnent leur progéniture soutiennent-ils.

Des bandes de criquets migrateurs larges d’au moins 200 mètres et longs de 1,5 km progressent depuis des semaines depuis les régions du Menabe et du Sud Ouest jusque dans les régions du Bongolava, le Vakinankaratra et l’Itasy. Les criquets ont quitté le Sud pour trouver de quoi se mettre sous la dent, a-t-on compris des propos du ministre qui évoque en même temps des conditions climatiques complexes et favorables à ces criquets migrateurs. Dans la matinée de ce samedi 11 septembre, quelque 20ha de champs de cultures ont été traités dans les environs de Miarinarivo. Les opérations se sont poursuivies dans l’après-midi.

On ne sait pour l’instant ce qu’en pensent vraiment les paysans de ces opérations mais avant qu’elles ne soient déclenchées, les paysans des régions des hautes terres assaillies ont trouvé dans ces criquets, de quoi accompagner leur plat de « vary sosoa ». D’autres par contre se sont plaints car ces criquets migrateurs ravagent les champs de culture en un rien de temps et laissent derrière eux la ruine. C’est sans doute ce paysage de ruine que ces criquets ont dessiné dans le Sud.

 

lagazette-dgi.com/

Déclic et des claques par Phil de Fer: Guide de la prochaine Transition

La Transition avance. Oui, mais à quel rythme ? Depuis mars 2009, on tangue entre espoir et désespoir. On oscille entre belles déclarations et lâches diversions. On envisage une solution avant de se perdre en tensions et tergiversations. Le vendredi, le pays connaît une accalmie mais le lundi suivant, c’est déjà l’anarchie. Un jour, on croit que la sortie de crise est acquise mais le lendemain, on se rend compte que ce n’était qu’une bêtise.

Les politiciens mettent en avant leur efficacité mais ils excellent dans la légèreté. Ils nous promettent un avenir meilleur puis ils nous abandonnent avec nos désordres intérieurs. Ils se réunissent dans des ateliers pour arrêter un calendrier mais quelques jours après, le projet disparait. Le commun des mortels est lassé par ce tempo épuisant tandis que les observateurs avertis de la vie politique ont le tournis.

Il y a eu tellement de perte de temps et de dégâts collatéraux que l’on ne peut que songer, avec un sage fatalisme, à la prochaine Transition. Toutes les conditions sont réunies pour que la Quatrième République soit une nouvelle aventure hasardeuse ponctuée de périodes transitoires à répétition. C’est pourquoi, il est utile de se pencher avec dérision sur un petit guide de la prochaine Transition. Selon son but ultime, le prochain dirigeant d’un mouvement insurrectionnel fixera sa cadence et portera son choix entre une Transition courte ou longue. S’il souhaite que sa Transition dure moins d’une année pour retrouver au plus tôt un cadre constitutionnel, il devra se montrer extrêmement ferme, à la limite de la dictature, en composant avec les forces armées. L’armée sera également le pivot si le rebelle préfère une Transition qui dure plus de deux années. Pour mieux conserver le pouvoir, il aura tout intérêt à créer des avalanches de péripéties dilatoires et à semer la zizanie au sein de sa propre majorité et de ses ennemis.

En fait, pour le prochain révolutionnaire, le choix du rythme de sa Transition dépendra, certes, de son degré de complicité avec l’armée mais également de sa capacité à trouver des sources de financement alternatives. Une Transition a besoin d’énormément d’argent pour s’achever dans les meilleures conditions, pour s’éterniser au pouvoir et pour permettre à son leader de remporter les élections. Où trouver une fortune en un temps record pour parfaire ces étapes ? Tout en se dissimulant derrière une façade d’incohérences, il faut savoir mettre en place une stratégie pour garder la mainmise sur les finances. Sachant qu’une Transition est un labyrinthe pour la population et une aubaine pour celui qui la dirige, le meilleur moyen pour ce dernier de toucher le gros lot ou d’accumuler un magot, est encore de faire durer le chaos. Bingo !

 

Andry Rajoelina: Dans le fief des anciens...

Affectueusement ou ironiquement, c’est selon, on le surnomme « boay kely ».Andry Rajoelina n’est pas moins un grand orateur qui a autant émerveillé la population que vexé ses détracteurs, plus particulièrement les précédents présidents de la République. C’était ce week-end à Antsiranana qui était littéralement en liesse.

15 milliards de fmg pour la Secren, c’est pour le Nord l’assurance d’une reprise après les effets de la crise internationale et de la crise politique interne. Quand la Secren tousse, ce sont les Antsiranais qui ont la fièvre, dit-on. « Avec cette subvention, la réhabilitation de la Secren va de nouveau faire revenir à Antsiranana les navires d’armateurs internationaux et générer des recettes en devises conséquentes pour la société d’Etat ainsi que des créations non négligeables d’emplois pour les jeunes locaux. La Secren constitue non seulement le poumon de la vie socio économique de la Région Diana mais reste également l’un des piliers de l’économie nationale », explique le Président de la HAT à l’immense foule venue l’accueillir devant la Place de l’Indépendance, en fin d’après-midi. Pour son 35ème anniversaire, la Secren ne pouvait espérer meilleur cadeau que cette subvention de 1,5 million de dollars. Le communiqué de presse de la direction de la Communication de la Présidence a pris soin de marquer cette conversion en devises sans doute pour sous-entendre l’origine du financement au cas où on se poserait la question : le financement de l’Etat est tiré des 100 millions de dollars de Wisco.

C’est sur cette manne venue du projet d’exploitation du gisement de fer de Soalala que seront également construits à Antsiranana un complexe hospitalier ultramoderne doté, entre autres, d’un bloc opératoire, d’un centre d’endoscopie et d’un scanner et un grand stade dont le terrain sera revêtu de gazon synthétique grâce à la coopération avec la FIFA. Si le premier projet sera érigé sur un terrain sur lequel on voulait aménager un centre commercial, le second sera réalisé sur le site du « Mitabe », l’immense gradin, construit sous la période socialiste, qui a été laissé depuis à l’abandon après avoir servi une seule et unique fois.

D’autres projets ont été également annoncés durant le week-end présidentiel : une Maison des Jeunes; la dotation d’un terrain en parquet et d’un tableau d’affichage électronique du gymnase couvert qui vient d’être réhabilité; le développement des énergies nouvelles et renouvelables dans la région qui dispose déjà d’un site d’expérimentation d’énergie éolienne ; la reprise des travaux de réhabilitation des locaux de la Gendarmerie nationale qui ont été suspendus depuis plusieurs mois.

« L’heure est à la réalisation rapide des travaux visibles, palpables et bénéfiques pour le peuple et non plus aux marchandages politiques et autres discussions futiles. Et le pouvoir de Transition est en train de réaliser les travaux que les précédents régimes n’ont pas jugé utiles d’entreprendre », déclare Andry Rajoelina d’un ton courtois mais ferme. Pour dire sans aucun doute qu’après les multiples tentatives de dialogue avec les trois mouvances dont la dernière en date est la rencontre tenue la semaine dernière à la nonciature, il n’est plus question de perdre du temps en palabres. Il se donne un délai de 6 mois pour que la Transition laisse au pays et à la génération future des réalisations de la même envergure que Dadabe Tsiranana a faites de son temps.

Dans une ambiance de fête illustrée, entre autres, par du rythme salegy, esquissé par le Président de la HAT avec des femmes antsiranaises, la cérémonie était, en effet, une occasion pour Andry Rajoelina de faire des messages politiques fort avec parfois des piques plutôt assassines.

Tout le monde a compris quand il a déclaré que « je ne suis pas un professeur ni un médecin mais j’ai décidé d’agir pour apporter des remèdes aux maux de la population ».

Ses conseillers précisent par ailleurs qu’en adressant ses félicitations à la communauté musulmane du pays à l’occasion du « Idy » qui marque la fin du Ramadan, Andry Rajoelina a voulu marquer son attachement profond à l’une des libertés fondamentales, celle de religion qui a failli être totalement foulée au pied sous le précédent régime. Il n’a pas hésité à porter fièrement le « kofia » (bonnet musulman qu’un citoyen lui a offert sur place). « Je ne suis pas de confession musulmane mais je vais porter, avec un profond amour, ce « Kofia » que je vais garder jalousement », a-t-il ajouté devant une foule en extase, la population d’Antsiranana est à 90 % musulmane.

A un certain moment, il a repris le style d’un autre ancien président de la République en reprenant par exemple le terme « rombohy ». Là encore, le mot a été visiblement voulu pour marquer la conquête du Nord où Andry Rajoelina a peut-être entamé de cultiver une nouvelle image, celle de se rapprocher plus que jamais du peuple. « Une image vaut 1 000 mots », déclare à la foule celui qui est pourtant devenu un excellent orateur.

 

Conférence nationale: La ruée vers les badges…

Depuis samedi, on a remarqué une grande présence des représentants des districts aux environs du Lycée technique d’Alarobia, de l’Académie nationale des Sports (ANS). Du côté d’Ampefiloha où se trouve le siège du Ray aman-dReny Mijoro, l’on a constaté une longue file d’attente. En effet, les représentants des 119 districts veulent retirer leurs cartons d’invitation ainsi que leurs badges d’accès à la conférence nationale.

 L’attente est devenue interminable puisque les participants doivent remplir des nombreuses formalités comme les séances de prise en photo et la présentation du mandat. Débordé par le nombre important des représentants issus des districts, les organisateurs ont fait appel aux forces de l’ordre, samedi dernier.

Certaines personnes se sont plaintes d’avoir été écartées par les organisateurs. Ces derniers ont été accusés d’avoir favorisé l’intégration dans la liste des personnalités proches du pouvoir.

Le Premier ministre Camille Vital, invité lors de l’émission débat « Lapan-kevitra » de Radio Antsiva (et reprise par la RnM) d’hier devait rassurer l’opinion de la sécurisation de la Conférence nationale, en sa qualité de président de l’OMC-Nat. L’homme a d’ailleurs fait un déplacement inopiné à Alarobia, pour mieux sécuriser les participants.

 

 

CONFERENCE NATIONALE

Une semaine décisive pour la Transition ?

La conférence nationale s’ouvre ce jour au centre de conférences internationales d’Ivato (CCI) avec de multiples questions qui se posent sur l’organisation et la méthodologie qui sera adoptée.

La rencontre est pourtant supposée être décisive pour la sortie de crise et la conduite de la Transition

La conférence nationale s’ouvre ce jour au centre de conférences internationales d’Ivato (CCI) avec de multiples questions qui se posent sur l’organisation et la méthodologie qui sera adoptée. La rencontre est pourtant supposée décisive pour la sortie de crise et la conduite de la Transition.

Des participants, partis et autres entités proches ou faisant partie du pouvoir en place nourrissent les mêmes interrogations. Elles ont notamment trait à la multiplicité des documents qui vont servir de base de discussions tout au long de ces six journées.

Des participants ont fait savoir, hier à leur sortie des bureaux des « Raiamandreny mijoro » : « Nous connaissons les sujets qui vont être soulevés et savons qu’il y aura des travaux de commissions ». En réalité, si elle se veut souveraine, cette conférence nationale devra compter sur les résultats des différentes rencontres déjà initiées précédemment : les conférences régionales, les assises nationales, le « Teny ifampierana », les « Dinika santatra ». Mais le problème est tel que les résolutions des dialogues préliminaires n’ont pas encore été rendues publiques, alors qu’elles doivent essentiellement servir de point de départ des discussions car « reflétant les véritables aspirations populaires ».

Parcours du combattant

A ces différents textes s’ajouteront la centaine de questions qui seront posées par le comité consultatif constitutionnel (CCC), rien qu’à propos de la Constitution.

Il en sera de même pour l’accord d’Ivato et les conclusions adoptées à l’issue des journées de dialogue politique de Vontovorona. Bref, pour seulement quatre thèmes (Constitution de la 4e République, gestion de la transition, élections et réconciliation nationale), ces journées de conférence nationale risquent d’être assez laborieuses.

En tout cas, le retrait des badges s’est avéré, hier, être un véritable parcours du combattant pour les participants et les journalistes qui ont pourtant été contactés pour venir récupérer les leurs et sont rentrés bredouilles.

Les organisateurs ont, en effet, annoncé que tous les participants seront dotés de badge… y compris les journalistes qui vont couvrir l’événement mais force est de constater que les choses ne se sont pas déroulées conformément aux prévisions des responsables. Aucun des journalistes présents sur place à l’heure annoncée n’a pu avoir son badge…

Sans vouloir entrer dans les détails, on peut penser dans ces conditions que la confusion risque aussi d’avoir lieu en ce qui concerne les entrées des participants de la conférence nationale et éventuellement le déroulement des travaux.

On se souvient que lors de l’atelier national « Teny ifampierana » de mars dernier, beaucoup de participants n’avaient pas de badge mais ils ont quand même été autorisés à prendre part aux débats… avec, par la suite, une confusion quasi-généralisée pour les questions de « per diem » notamment pour ceux qui n’ont pu être hébergés dans les centres d’accueil prévus.

Par ailleurs, des incompatibilités entre certaines listes de participants fournies par les responsables locaux et celles des organisateurs ont également été signalées.

Aucun droit à l’erreur

Autant de signes qui portent à penser que beaucoup de choses sont à revoir pour le bon déroulement de cette conférence nationale. Que faire en effet dans le cas où les participations dépassent les prévisions des organisateurs ? Alors qu’on parle d’inclusivité ou du moins d’un maximum de représentativité des voix émanant des différentes régions, des districts et même des communes. Il est clair en attendant que personne n’a plus droit à l’erreur, que ce soit du côté des organisateurs que des participants de la réunion eux-mêmes.

Cette semaine sera décisive pour l’avenir immédiat du pays. Les participants de la conférence nationale sont supposés être les décideurs à cet effet au nom de toute la population. Ils sont appelés à s’entendre sur les mesures et actions à développer dans le cadre d’un processus qualifié désormais de malgacho-malgache pour la conduite de la Transition et partant pour la sortie de crise… malgré les imperfections au niveau des organisateurs. Mais somme toute, personne n’est parfait en ce bas monde.

 

tananews.com/

Conférence nationale: les perturbateurs sont identifiés par le Cl Ravalomanana

Le détective tient sa piste: perturbation, groupe d’individus, opposition, pasteur. « Un groupe d’individus, s’organise dans l’objectif de perturber la conférence nationale. Cette organisation fait suite à une incitation de l’opposition qui ne tient pas au bon déroulement de cette rencontre, et ce, par le biais d’un pasteur.» Tels a été la déclaration du Cl Richard Ravalomanana, en ajoutant que son équipe et lui gardent un oeil sur ces « suspects », qui seront immédiatement interpellés dans le cas où des incidents surviendraient. Et de lancer dans la même foulée une mise en garde, selon laquelle tout autre fauteur de troubles pendant l’évènement endossera de sévères sanctions qui, cette fois ne seront plus qualifiées de sanctions politiques. Que deviendrait cette nation sans des officiers aussi brillants…

 

Ankatso: après 1 mois et demi de retard les bourses restent toujours impayés

Les étudiants de l’Université d’Ankatso se plaignent, une fois encore du retard sur le paiement des bourses d’études. Et de déplorer que le régime fait la sourde-oreille voyant les étudiants incapables de faire la grève puisque les départements sont en pleine période d’examens. Un responsable au sein de la comptabilité de l’Université a affirmé que le retard affecte le ministère lui-même, de ce fait, le paiement des allocations d’études ne pourront se faire qu’à la fin de ce mois de Septembre, dans le meilleur des cas. Les étudiants d’Ankatso de nourrir déjà leur rancoeur et d’annoncer impulsivement qu’il leur tarde de finir leurs examens pour exprimer leur colère. Grèves à l’horizon, vite, le fond d’appui.

Une nouvelle plate-forme civile voit le jour avec André Ramaroson

 Des noms non-moins connus comme André Ramaroson ouBlanche Nirina Richard se sont réunis au Panorama ce week-end, réunion suite à laquelle est né le « Dina Velirano Repoblikana » (Pacte Républicain) une nouvelle plate-forme de sociétés civiles. Quant à sa position vis-à-vis de la conférence nationale, le DVR a stipulé quelques préalables avant d’envisager sa participation. De ce fait André Ramaroson exige une réel changement, dont une constitution qui ira dans l’avantage du peuple et non des dirigeants.Blanche Nirina Richard, de son côté prône l’organisation d’un forum avant de passer à une conférence nationale réellement inclusive et consensuelle. On se demande combien de plate-formes politiques, civiles, et pourquoi pas armées Madagascar devra-t-il connaître avant de voir l’autre bout du tunnel.

Antsiranana: un centre de santé sur une propriété du groupe Tiko

 Trois pour Andry Rajoelina, zéro Marc Ravalomanana? Le pouvoir a octroyé une somme de 3 milliard d’ariary pour remettre sur pieds la Secren, parmi les piliers la région. Le PHAT d’ajouter que c’est la première fois qu’un régime en place fait un tel geste envers la Secren. Un centre de santé sera également construit sur une propriété qui appartenait au groupe Tiko pour que – selon ses termes – ce soit le peuple qui en jouisse et non une minorité. Et de poursuivre avec une phase qui devient « La phrase »: « je ne construirai pas pour moi-même, je construirai pour vous». Et par dessus le lot, l’inauguration d’un campus des étudiants pour faire du PHAT le meilleur dirigeant que Madagascar n’ai jamais eu. Toutefois, avec un taux de chômage élevé depuis la chute de l’empire Tiko (rappelons quand même qu’Antsiranana était la seule région à ne pas avoir incendié les entrepôts de la société), et un campus des étudiants qui a été en construction il y a de cela 3 années, les applaudissements étaient mélangées aux moqueries et ragots…

 

mada.pro/

Conférence nationale : Jour J

(MADA.pro) Organisée par les « Raiamandreny mijoro » (une entité indépendante de la société civile) et financée par l’Etat, la Conférence nationale s’ouvre aujourd'hui à Antananarivo avec 2000 participants environ. Les trois quarts de ces participants seront issus des « Dinika santatra », réunions préparatoires organisées dernièrement à travers tout le pays, à raison de 12 délégués par district. Les autres composants essentiels de la rencontre seront les représentants de près de 200 partis et associations politiques ainsi que ceux d’une multitude d’organisations de la société civile.

Pendant six jours (du 13 au 18 septembre), la Conférence nationale statuera, entre autres, sur le projet de Constitution qui régira la 4e République. Ce dernier sera soumis au référendum du 17 novembre prochain, si cette échéance est maintenue.

A ce propos, le Comité consultatif constitutionnel (CCC) qui aura pour mission de rédiger le ou les projets de Constitution à soumettre au referendum, a indiqué qu’il n’a aucun projet de Constitution préétabli. Mais c’est à partir des résolutions de la Conférence nationale qu’il pourra sortir un ou plusieurs textes.

Pour y parvenir, le CCC soumettra aux participants un questionnaire fort de 138 questions sur la Constitution qu’ils souhaitent. Ces questions ont été regroupées en 17 rubriques. Celles-ci concernent notamment la forme et la révision de la nouvelle Constitution, le préambule, la forme de l’Etat, les institutions, l’exécutif, le législatif, les rapports entre le gouvernement et le Parlement, le pouvoir judiciaire, la Haute cour de justice, la Haute cour constitutionnelle, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’opposition, les collectivités décentralisées, le contrôle des élus et les dispositions transitoires. Les réponses les plus attendues concernent entre autres des points comme le caractère fédéral ou non de l’État, le caractère strict ou relatif de l’indépendance de la justice, la présence ou non de personnes nommées par le Président de la République au sein du Sénat...

Le questionnaire se présente également comme une orientation des discussions… afin que les participants se concentrent sur l’essentiel du sujet.

Il faut dire que, le CCC sera présent à la conférence nationale, que ce soit au niveau de la commission de la Constitution ou dans le cadre des assemblées plénières, pour apporter les explications techniques nécessaires en fonction des réflexions des participants en la matière.

Les trois mouvances de l’opposition dirigées par les anciens présidents Didier Ratsiraka, Albert Zafy et Marc Ravalomanana ne participeront pas officiellement à la conférence nationale. Elles estiment qu’une telle rencontre ne pourra avoir lieu que dans un contexte apaisé, garantissant une réelle liberté d’expression et marqué notamment par le retour des anciens présidents Ravalomanana et Ratsiraka.

Mais, il faut dire que plusieurs partis et associations politiques composant chacune de ces mouvances participeront à la réunion. C’est que, avant la tenue de ces assises nationales, le mouvement des partis de l’opposition est divisé. A l’instar des organisations de la société civile qui ne parlent plus d’une seule voix. En fait, toutes les principales entités qui se sont impliquées dans la recherche de la sortie de crise, ont été contaminées par le virus de la division.

Selon Madagascar Tribune, la perspective de la tenue de la Conférence nationale a indéniablement accéléré une décomposition du paysage politico-social du pays : il y a ceux qui estiment qu’elle est maintenant légitime et ceux qui pensent plutôt que ce ne pourra être qu’une redite infructueuse des rencontres précédentes organisées sous le régime actuel.

Ainsi, selon Actumada par exemple, la mouvance Zafy s’affaiblit considérablement avec le départ du groupement de partis politiques « Hery politika mitambatra » ou HPM à la veille de la conférence nationale. Si l’on en croit en effet les affirmations de ce dernier, 23 sur les 28 partis qui composent cette mouvance ont décidé de rejoindre les rangs de ceux « qui n’épousent plus les positions de l’ancien chef d’Etat et qui ont décidé de s’en écarter ».

Actumada écrit en outre qu’avec ce nouveau clash, ajouté à celui de Raharinaivo Andrianatoandro et de ses partisans qui ont divorcé d’une manière retentissante d’avec le TIM et donc d’avec la mouvance Ravalomanana, « on se demande quel poids peuvent encore avoir les trois mouvances dans l’échiquier politique malgache ». Et d’ajouter : « Pourquoi la communauté internationale continue aveuglément d’y faire référence alors que finalement, la notion des trois mouvances n’est plus qu’une coquille vide ? »

Par ailleurs, l’organe de presse ajoute à la liste la défection de certains partis politiques comme le Parti fédéraliste de Madagascar (PFM), dirigé par Henri Lecacheur qui était pourtant lui-aussi parmi les militants les plus actifs des trois mouvances. Ce dernier n’a d’ailleurs pas mâché ses mots pour en fustiger la position de l’opposition, dans un autre quotidien de la place. « Les conditions posées par les trois mouvances, a-t-il déclaré, auraient bien pu être discutées lors du forum politique de Vontovorona (…) Nous avions fondé beaucoup d’espoirs dans cette rencontre, or, les trois mouvances sont arrivées, elles ont posé leurs conditions et sans prendre la peine de discuter, elles ont claqué la porte (…) Je pense que l’heure n’est plus aux discussions inutiles, d’autant que ce sont ceux-là même qui ont tout fait capoter qui demandent à revenir à la table des négociations. Pour nous PFM, des personnes comme celles des trois mouvances n’ont aucune envie de résoudre les problèmes qui sévissent actuellement à Madagascar. Si elles ne veulent pas s’associer aux autres partis politiques pour trouver une solution à la crise, c’est simple, qu’elles restent dans leur coin ! ».

Avec une partie des protagonistes de la crise malgache qui ne participera pas à la Conférence nationale, les observateurs se demandent ce matin si celle-ci pourra malgré tout être considérée comme souveraine.

 

madamatin.com/

Condamnée à réussir

Les participants à la conférence nationale ressentiront le poids des aspirations de tout un peuple dans leur dos. 
Certains ont sans doute déjà participé à cet exercice lors des « Dinika santatra » ou autre « Teny Ifampierana », mais la réunion qui s’ouvre aujourd’hui est encore plus importante dans sa portée. Censée régler la crise politique, elle aura pour autre défi de mettre en place une République qui ne sera pas soumise aux aléas du politique. Bref, ils sont à Ivato pour reconstruire un Etat stable, condition incontournable pour avoir un développement socioéconomique efficient. Il est évident qu’une partie d’entre eux sont dans la capitale pour voir la cité briller de mille feux, certains sont ici pour s’offrir des vacances qu’ils ont du mal à s’octroyer en ces temps de crise, d’autres sont plus intéressés par les avantages que peut leur procurer une rencontre de cette envergure. Mais cela ne doit pas occulter que la plupart sont conscients de l’enjeu important de cette réunion, tant de fois reportée. En acceptant d’abandonner leurs enfants, leurs activités et leurs régions, on ne peut pas douter de leur esprit de sacrifice. En ces temps où le sentiment d’appartenance à la nation s’effrite, une telle volonté voire abnégation mérite sans doute d’être entretenue. D’autant que ces congressistes seront fortement sollicités jusqu’à ce que des résultats tangibles sortent de cette conférence nationale. Car il convient de le préciser : ils ne quitteront pas Antananarivo avant qu’un consensus sur les différentes thématiques à débattre soit trouvé. Le pays ne supporterait plus, en fait, un nouvel échec comme c’était le cas pour les réunions qui ont été organisées au Centre des Conférences internationales depuis le début de cette crise. La période de grâce est largement dépassée aussi bien pour les autorités transitoires actuelles que pour la société civile. Tout échec pourrait avoir des conséquences incalculables pour le devenir de la nation. Cette réunion qui s’ouvre est condamnée à réussir.

 

Blanche Nirina Richard - Sur le bas côté de la route

Le professeur Blanche Nirina Richard s’est fait délester par ses proches, les membres mêmes de son association.
18 sur les 22 membres du CSR-AN ont en effet décidé de voler de leurs propres ailes pour rejoindre le nid douillet des « Raiamandreny mijoro », se libérant ainsi du « joug » du professeur. Participer à la conférence nationale en est le principal motif apparent, mais la face cachée de ce clash concernerait des intérêts mercantiles, chuchotent certaines sources.

 

Constitution d’Andry Rajoelina - Fortement attendue

Lors de la dernière émission « hono ho’aho Andriamatoa Filoha », le Président de la HAT, Andry Rajoelina, a affirmé qu’il va présenter durant la conférence nationale souveraine un projet de Constitution en son nom personnel et non pas au nom du TGV. 
Le projet de Constitution d’Andry Rajoelina est fortement attendu tant par le CCC que par les participants à cette conférence nationale. Sans oublier ceux qui ont décidé de boycotter le rendez-vous à Ivato mais qui suivent de près l’évolution de la situation, c'est-à-dire les trois mouvances et le Monima.

 

 

Publié dans La Presse

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