Lettre ouverte à la BANQUE MONDIALE et aux Bailleurs de fonds

Publié le par GTT International Geneve

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MADAGASCAR : Il faut cesser de financer les putschistes 

 

 

Madagascar se trouve actuellement dans une crise politique inédite de son histoire car cela fait 28 mois que Andry Rajoelina et consorts ont perpétré un coup d’état (le 17 mars 2009) unanimement reconnu par la Communauté Internationale. Toutes les Institutions internationales ont immédiatement réagi en appelant à la mise en place de sanctions à l’encontre des putschistes. Il a en effet été décidé de suspendre toute aide budgétaire internationale pour Madagascar sauf celle à titre strictement humanitaire.

Mais, force est de constater qu’en dépit de cette décision internationale, certaines institutions, en l’occurrence la Banque Mondiale, continuent à verser des fonds aux autorités de facto. Cette dernière a en effet accordé, en juin 2011, un financement de 52 millions USD officiellement en faveur de l’environnement. Loin de minimiser l’importance et la nécessité de protéger ce domaine, ce versement est contestable à plusieurs titres. D’abord, l’objet du prêt n’est pas à caractère humanitaire. Ensuite, le trafic à grande échelle de bois de rose, auquel le régime putschiste n’est pas étranger, justifie la suspension du financement suivant vos critères d’exigence puisqu’il y a bel et bien « atteinte à l’écosystème malagasy du fait des activités humaines ». Enfin, le gouvernement de facto instrumentalise le domaine environnemental en l’utilisant comme un objet de chantage pour faire entorse aux sanctions internationales.

Par ailleurs, nous tenons à rappeler à l’ensemble des bailleurs (institutionnels ou étatiques) que les fonds accordés à « l’Etat malagasy », n’est pas opposable au peuple malagasy. Etant donné qu’il n’y a plus d’Etat à Madagascar, le régime en place n’a aucune légitimité et n’a jamais été reconnu par la Communauté Internationale. Toute aide ou accord conclu constitue une forme de reconnaissance du régime en place et de complicité indirecte avec Andry Rajoelina et ses amis criminels, pilleurs et trafiquants.

Les responsables des Institutions ne peuvent ignorer, de par leurs Représentations locales, que les fonds sont détournés de leur objectif, ils sont utilisés en grande partie à financer le train de vie des membres du régime.

En  versant des fonds, non seulement vous participez activement au maintien des putschistes au pouvoir mais vous mettez aussi en échec tout effort destiné à contraindre les putschistes à quitter le pouvoir pour retourner à l’ordre constitutionnel et à l’Etat de droit.

Au vu de ces éléments,

·         nous demandons  à  l’ensemble des bailleurs de continuer à appliquer les sanctions unanimement décidées dès le lendemain du putsch et de ne pas céder aux pressions insistantes de la part des putschistes et leurs alliés qui mènent actuellement une campagne active pour mettre fin aux sanctions en prenant argument la dégradation des conditions de vie des malagasy dont il sont eux-mêmes les responsables,

·         nous demandons fermement à la Banque Mondiale et à la France de s’aligner avec l’ensemble de la Communauté Internationale et des autres bailleurs de fonds (USA, UE) pour l’application effective des sanctions à l’encontre du pouvoir putschiste et de suspendre tout versement de fonds et aides internationales pour Madagascar.

·         nous voulons enfin préciser qu’en aucun cas les fonds versés aux autorités de facto ne deviennent une dette pour le pays et les millions de Malagasy déjà meurtris par toute cette période de souffrance et de misère quotidiennes insoutenables où la pauvreté a augmenté de 9% en seulement 2 ans (selon l’IRIN – Réseau d’Information des Nations Unies). Nous, peuple de Madagascar, refusons de rembourser les fastes du régime, c’est de l’entière responsabilité des putschistes et des Institutions impliquées.

 

 GTT international

15 rue des savoises

1205 Geneve

Suisse

Publié dans COMMUNIQUE

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