Actualités: La Presse du 05/07/10
COMMENT SAUVER UN PAYS PERDU ? C’est à cette interrogation que se consacrent les gens sensés. Et pour cause. Le conseil chrétien des églises a jeté l’éponge. L’armée présentée comme dernier rempart, a choisi d’être un problème dans le problème. Les « vieux sages » autoproclamés comme tels, échouent d’entre de jeu. Les membres de la communauté internationale tiraillés par des intérêts divergents, ne trouvent pas de terrain d’entente. Les Malgaches eux- mêmes semblent s’accommoder de la crise. Par résignation, on ne le sait. Par fatalité, on n’y croit pas. Du haut en bas de l’échelle sociale, en effet, toutes les discussions achoppent sur la situation qui prévaut. Bulle Comment sauver le pays ? En théorie, poser la question contribue à y répondre. En réalité, la question elle- même divise les familles, brouille les relations, partage les amis, désagrège le Fihavanana. Autant dire que le mal est profond et fait mal à l’ensemble de la société. La solution la plus partagée reste néanmoins le retour à la table des négociations de tous les protagonistes. D’autres la trouvent comme une « perte de temps. » Mais en définitive, c’est le pays qui perd du temps sur son développement en continuant de faire le sourd et l’aveugle face à la situation. Si ce n’est déjà trop tard, le jour viendra où la bulle éclatera.
courrierdemada. com/ CONJONCTURE : QUAND LES MILITAIRES SAVOURENT LE GOUT DU POUVOIR L'ex-président Marc Ravalomanana a beau appelé à une prise de conscience et de responsabilité des militaires, visiblement ces derniers sont "endormis" puisque savourant les goûts du pouvoir. A tel point que le délai de 15 mois qui aurait été accordé à Andry Rajoelina pour finir la transition a été largement dépassé sans que les hommes en treillis ne bougent le petit doigt. En effet le 17 mars 2009 quand Marc Ravalomanana a remis le pouvoir à un Directoire militaire, celui-ci l'a immédiatement transmis à Andry Rajoelina en lui accordant un délai de 15 mois pour faire revenir l'ordre constitutionnel, sinon les forces armées prendraient leur responsabilité. Andry Rajoelina a été installé officiellement le 21 mars 2009. Les 15 mois se sont écoulés le 21 juin 2010 mais rien ne se produit. Le Vice-Amiral Hyppolite Ramaroson qui devait conduire le Directoire militaire se plaît dans son rôle de Vice-premier ministre chargé des Affaires Etrangères pour être relégué au rang de simple ministre des Affaires Etrangères en mai 2010. Il n'a pas ménagé ses efforts pour "faire venir des Ambassadeurs" à Mahamasina pour cautionner sans le dire le régime de la HAT. Le président de la HAT Andry Nirina Rajoelina a renforcé la mainmise sur les forces armées. Le 17 avril 2009, il a créé le Conseil Militaire pour la Défense Nationale (CMDN) par le décret numéro 2009-410 en date du 17 avril 2009. Officiellement, la mission principale de ce Conseil est de "veiller à la paix sur tout le territoire de la République de Madagascar". Mais apparement, cette structure dotée d'une autonomie administrative et financière et rattachée provisoirement (administrativement et financièrement) à la Primature, vise à caser les officiers supérieurs et à les "associer" à la cause. Le CMDN dirigé par le général Ranto Rabarisoa compte 16 membres. Le Premier ministre Chef du gouvernement, le ministre des Forces armées et le Secrétaire d'Etat à la Gendarmerie sont membres de droit. Les 13 autres membres permanents sont issus de toutes armes confondues et ont été présentés le 20 mai 2009.
LE FINANCEMENT DE LA BAD MENACE La HAT veut limoger l’actuel coordonnateur du projet PACP de Toliara. Une immixion qui risque de lui coûter cher. Le Premier ministre Camille Vital n’a pas caché son intention lors de l’inauguration du nouveau bureau de la direction régionale de la Pêche à Toliara, vendredi. Le chef de gouvernement du régime de Transition a annoncé qu’il compte remplacer Armand Colin Ratsirisija, l’actuel coordonateur du Projet d’appui aux communautés de pêcheurs (PACP) et directeur local de la Pêche pour la région Atsimo andrefana.
DEMISSION SURPRISE D’ALAIN JOYANDET Ce dimanche 4 juillet, Alain Joyandet, secrétaire d’État français à la Coopération et à la Francophonie a créé la surprise -y compris semble-t-il jusqu’à l’Elysée- en annonçant lui-même sur son blog qu’il renonçait à son poste, en faisant allusion aux critiques qui lui étaient adressées sur le coûteux usage d’un avion privé pour se rendre dans les Antilles françaises et sur l’obtention litigieuse d’un permis de construire pour une extension de sa villa, extension à laquelle il avait finalement renoncé. Cette annonce survient dans un climat politique français dominé par l’accumulation d’affaires impliquant des membres du gouvernement, et notamment une polémique autour d’Éric Woerth, ancien secrétaire d’État au budget et désormais chargé, en tant que ministre du Travail, du très sensible dossier de la réforme des retraites. L’annonce d’Alain Joyandet a été confirmée par la Présidence de la République, qui annonçait également la démission d’un autre secrétaire d’État impliqué dans une autre polémique, Christian Blanc. Cette double démission constitue une véritable surprise dans la mesure où elle n’a pas été précédée de la distillation habituelle de rumeurs, et que l’on évoquait plutôt le mois d’octobre pour un remaniement gouvernemental. Dans la soirée, le porte-parole du gouvernement tentait de prouver que le Président Nicolas Sarkozy et le Premier Ministre François Fillon gardaient la main en déclarant que c’étaient eux qui avaient exigé la démission des deux secrétaires d’État. Alain Joyandet ne sera pas dans l’immédiat remplacé, et ses fonctions seront officiellement reprises par Bernard Kouchner, ce qui ne devrait pas être sans impacts sur la gestion par Paris d’un dossier de la crise malgache où Joyandet s’était beaucoup impliqué. Ainsi, dès Février 2009, il se déplaçait à Antananarivo , au sein d’une délégation de la Commission de l’océan indien (COI). Il revenait à Antananarivo en Octobre 2009, pour une réunion du Groupe international de contact sur Madagascar, et assistait à une autre réunion de ce même GIC à Addis Abeba en Janvier 2010. Enfin, il était présent dans les coulisses de la rencontre de Prétoria fin Avril 2010 et présidait début Juin le sommet de la COI à l’île Maurice.
TOLIARA : APPUIE GOUVERNEMENTALE AU RETOUR DU MAIRE ET POLEMIQUE MEDIATIQUE Au cours d’une visite d’une forte délégation ministérielle à Toliara, le sujet du retour aux affaires du maire Fiacre Hatimo a fait la principale actualité. On rappellera qu’après avoir fait l’objet d’une mesure de suspension d’un mois en Novembre dernier, ce maire a peiné à reprendre son poste. Il est encore aujourd’hui contesté par une partie du personnel de la Mairie, qui met en doute la fiabilité de l’audit de la gestion municipale qui l’avait innocenté. Après des mois de timidité, le gouvernement semble désormais décidé à davantage appuyer Fiacre Hatimo pour son retour. Au cours de l’inauguration vendredi du Centre d’appui pédagogique, le Premier ministre Camille Vital avait répondu aux banderoles des deux camps opposés en évoquant la nécessité d’appliquer strictement les textes en la matière, et en déclarant que la nomination d’un Président de délégation spéciale était en l’état impossible. Mais les partisans de la nomination d’un PDS ont fait savoir qu’ils n’entendaient pas suspendre leur mouvement de contestation, et ce malgré les tentatives d’apaisement effectuées par le ministre de l’intérieur, Jean, et le maire intérimaire Sébastien Tsaboako. Le ministre de l’Intérieur a même évoqué l’usage de la force si nécessaire. En marge de cette question de la mairie, le ministre de la Communication, Félix Malazarivo a fait la Une des ondes publiques pour nier la véracité d’un article du quotidien Midi Madagasikara qui avait affirmé l’existence de barrages hostiles à Andry Rajoelina sur la route de l’aéroport et celle de manifestants ayant jeté leurs sandales sur le cortège du Premier ministre. CAMILLE VITAL A TOLIARA : DEPLACEMENT… COÛTEUX Seize membres du gouvernement autour du Premier ministre Camille Vital, en visite depuis hier à Toliara. On ne sait très bien ce que vient faire cette délégation très lourde dans la capitale du Sud. La journée d’hier a été marquée par l’inauguration des locaux de la direction régionale de la Pêche et des Ressources Halieutiques. Cet évènement n’est pas de nature à expliquer cette descente massive. En tout cas, si à l’étranger (comme en France), on s’attache à réduire le train de vie de l’Etat, ici, on dépense sans compter dans des déplacements anodins. Ces seize membres du gouvernement (dix-sept avec le Premier ministre, sans compter les autres officiels de la suite) doivent être nourris, hébergés et véhiculés à Toliara. Cette armada sert peut-être à redorer le blason du Premier ministre, contesté dans sa ville natale par le groupement Tokobe Telo et par les partisans du maire suspendu Fiacre Hatimo. Beaucoup de dépenses inconsidérées donc. Qui sait, les 100 000 dollars de Wisco (l’entreprise chinoise liée au gisement de fer de Soalala) n’ont peut-être pas été versés dans les caisses de l’Etat. Pour cette raison, on se permet d’y piocher sans penser au lendemain, comme lors de l’organisation des festivités du 26-Juin… |