Est-ce déjà l’agonie ?

Publié le par rovahiga

Le régime Rajaonarimampianina se fait rattraper par sa lenteur. Toute autre considération de la part de ceux qui défendent farouchement ce régime devrait se reporter sur les différentes déclarations des membres les plus influents du corps diplomatique accrédité à Madagascar.

Après le « ave césar » du doyen de ce dernier le marocain Mohamed Amar lors de la cérémonie de présentation de vœux d’Iavoloha, un « rêvons ensemble » trop vite répondu par une « vibrante reconnaissance » du président de la république, ne voilà-t-il pas que le représentant de l’Union Européenne son excellence Antonio Sanchez-Benedito ne remue le couteau dans la plaie pour signifier une gouvernance bancale de ce pays. Car plaie il y a, et cela devient purulente au point que le président lui-même se bouche les oreilles, le nez, et crie de toutes ses forces en écarquillant les yeux : « qui en sont responsables ? ». La politique de l’autruche c’est bien pour un temps, mais pas tout le temps parce que cela finit par étouffer !

Le peuple comme les observateurs n’ont eu de cesse de sonner l’alarme, mais la présidence faisait la sourde oreille. Résultats, des questions se posent :

1-/ Le président de la république fait-il semblant de n’être au courant de rien ?

2-/ Le président est tenu loin de la réalité par ses proches collaborateurs qui en seraient alors les responsables de ce pourrissement ?

Dans les deux cas, le président de la république a failli à ses devoirs de protection et d’action pour le bien être de ses concitoyens et cherche à faire fonctionner ses « fusibles » sécuritaires tardivement. Mais comment se défaire de ses meilleurs appuis quand ils sont les maîtres à penser du parti HVM depuis le temps de la conquête du pouvoir jusqu’à ce jour ? Imaginez un moment par quel tremplin ce groupe de personnes sont passé et à quel titre surtout :

Monsieur Rajaonarimampianina était ministre du finance depuis le coup d’état de 2009, il présidait de surcroît le conseil d’administration de la compagnie nationale de transport aérien, dont Hugues Ratsiferana en était le directeur général jusqu’après les élections présidentielles. Dans un deuxième temps, Rabary-Njaka succédait à la présidence d’Air Madagascar après avoir été l’avocat de la même compagnie jusqu’à tard dans la chronologie de l’accession au pouvoir de Rajaonarimampianina. Hugues Ratsiferana fut remplacé à son poste de DG et devenait un des conseillers les plus proches de la présidence. Après l’épisode de la lutte syndicale de Rabarilala et consort, Rabary-Njaka cédait sa place à Léon Rajaobelina pour devenir l’éphémère directeur de cabinet de la présidence et ne garder finalement que le secrétariat général du parti HVM, un moindre mal après avoir été juge et partie, avocat et PDG de la même société nationale !

L’affaire « Andohatapenaka » qui mettait aux prises l’administration publique et le groupe TIKO, révélait au grand jour un autre « disfonctionnement ou bizarrerie ». La SEIMAD qui est chargée de la construction du Village de la Francophonie est sous la direction générale de madame Olivia Ratsiferana. Quant à Hugues Ratsiferana, il représente officiellement le président de la république et préside lui-même le CNO (Comité Nationale d’Organisation). Avouez qu’il y en a à qui « la chance » sourit à bloquer la mâchoire !

Si ce n’est pas du népotisme dis-moi ce que c’est ? Tous ces gens, et plus encore, tentent de verrouiller absolument le pouvoir, de faire main basse sur tout ce qui a de la valeur, bâillonner et museler les quelques 22 millions de malagasy y compris la presse ! Pourtant entre un ressaisissement à la vitesse grand « V » des gouvernants en s’engageant dans un changement radical de sa politique de développement, et un grand bouleversement général qui remettrait tout en cause, plus d’un préfèreraient le premier cas pour une réelle révolution en douce. Mais pourront-ils se remettre en cause ? Le cas contraire, l’agonie prendra fin au plus tard en 2018 !

rov@higa

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