Lette ouverte à l'Union Européenne et à L'Union Africaine

Publié le par GTT International Geneve

Lettre ouverte aux Autorités de l’Union Européenne, de l' Union Africaine et la Communauté Internationale

 

 

MADAGASCAR
 

Non à la reconnaissance du Gouvernement de M. Beriziky
 

 

 

Le processus de sortie de crise pour Madagascar avance sans aucun consensus. Rajoelina continue de défier la communauté internationale en bafouant, dès le lendemain, l’accord signé par lui même ou par sa mouvance.
En effet, de multiples violations de la feuille de route ont conduit les deux mouvances de l’opposition (Ravalomanana et Zafy) à déposer une plainte auprès de la Troïka de la SADC. Elles se sont appuyées sur deux dispositions de la Feuille de Route pour motiver leur démarche:
•    l’absence d’équité et d’équilibre des pouvoirs (article 6) dans la nomination des membres du Gouvernement  et,
•    le critère de nomination du Premier Ministre, M. Beriziky qui est issu de la même mouvance que Rajoelina contraire-ment aux dispositions prévues par l’article 5.
Nous sommes donc en présence d’un Gouvernement unilatéral et non inclusif malgré la présence, en nombre négligeable, des ministres de l’opposition (11 sur les 35) qui n’occupent, de surcroît, que des postes de moindre importance. Cette mascarade politique, avec ce pseudo consensus, est destinée à tromper la Communauté Internationale dans le but d’obtenir la reconnais-sance tant recherchée.
Nous dénonçons également la présence au sein de ce gouvernement des ministres de la mouvance TGV qui ont été récemment impliqués dans des trafics et détournements de fonds publics ou bien dans des cas de corruption avérée: c’est le cas de Hajo Andrianainarivelo, ou de Hery Rajaonarimampianina ou encore de Pierrot Rajaonarivelo.
Le pillage des biens publics continue. Rajoelina, lui-même, a institué le trafic des bois de rose en autorisant leur commerce et son implication dans le trafic de cette richesse nationale est dénoncée par nombre d’organismes internationaux de défense de l’Environnement. Récemment, il a vendu illégalement des permis miniers à la société VARUN industries limited, une société indienne.
En outre, plusieurs ministres et parlementaires ont détourné sans état d’âme, à des fins personnelles, les dons de l’UNICEF (vé-hicules 4X4) destinés aux services de l’enseignement des jeunes malgaches.
Le ministère de la justice, haut-lieu de la corruption,  reste sous les ordres de Rajoelina avec la reconduction de sa dévouée mi-nistre Christine Razanamahasoa.
Parallèlement, la France persiste à manoeuvrer et soutenir ouvertement le régime putschiste avec  la présence permanente et bienveillante de M. l’Ambassadeur tout au long du processus.
Rappelons que le Parlement Européen a pris nettement position contre le régime putschiste en affirmant que "les autorités qui ont pris le pouvoir en bafouant la Constitution ne sont pas habilitées à les [élections] organiser". (Résolution adoptée lors de la session de Strasbourg du 08 juin 2011)
De même, l’Union Européenne a manifesté à maintes reprises sa « position ferme en ce qui concerne Madagascar » et «prévient contre toute décision qui s’écarte de la voie consensuelle et inclusive». (Déclaration de M. Léonidas Tezapsidis, Représentant de l’UE à Madagascar, le 09 mai 2011 à l’occasion de la fête de l’Europe)
De notre côté, nous sommes persuadés que seule l'application des Accords de Cotonou, qui interdisent à un putschiste de diriger une transition menant vers des élections libres, est la solution qui pourrait sortir Madagascar de cette crise qui dure de-puis trois ans.
Au vu de tous ces éléments et pour une sortie de crise crédible menant vers des élections libres et transparentes, nous exigeons:
•    l’application effective des dispositions de la Feuille de Route notamment en ce qui concerne les mesures d’apaisement nécessaires, à savoir:
o    le retour sans conditions ni délai du Président RAVALOMANANA et de tous les exilés politiques,
o    la libération sans conditions ni délai des prisonniers politiques.
o    la réouverture de toutes les stations de radios et de télévision
•    le retrait de la France et de ses organismes satellites (OIF, COI) de tout processus de sortie de crise,
•    la suppression de la Présidence de la Transition,
•    la mise en place d'un Gouvernement de Transition constitué d'une équipe réduite de techniciens dont la mission se limiterait à la gestion des affaires courantes et à l'organisation rapide des élections libres et transparentes.
Nous demandons également aux Autorités de l’UE, de l'UA et toute la Communauté internationale de:
•    ne pas se laisser séduire par les arguments fallacieux des putschistes mais de maintenir l’engagement et la position qu’elles ont observés tout au long de la crise,
•    s’abstenir de toute forme de reconnaissance, et de maintenir les sanctions vis à vis du régime de la HAT (Haute Autorité de la Transition),
La Communauté Internationale et plus particulièrement l’UE doivent réagir contre ce régime totalitaire et suivre sans complai-sance le bon déroulement d'un retour à l'Ordre Constitutionnel. Cela ne peut être que bénéfique pour les Malagasy lassés par une si longue crise qu’ils n’ont  pas choisie.

 

GTT INTERNATIONAL GENEVE, Collectif de la diaspora malagasy
15 rue des savoises
1205 Geneve Suisse
collectifgtt@gmail.com

Publié dans COMMUNIQUE

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