Déni rhétorique.

Publié le par rovahiga

Quelques informations recueillies sur TV5 monde, viennent à illustrer nos propos dans la partie de poker qui se joue dans l’île, et pas seulement, car des réponses à nos questions s’y trouvent. Ainsi,  le 27 mars dernier, une émission de cette chaîne parlait entre-autre, de la situation qui prévaut à Madagascar, ou plutôt de la situation où se trouve « l’homme fort » du pays. Quatre journalistes de l’hexagone ont dessiné le profil politique de l’île et de son « président ». pour le premier d’entre eux, la réflexion d’un des responsables de la HAT qui disait « rien à faire des sanctions » résume assez bien l’état d’esprit de ces putschistes, car c’était bien un coup d’état. Ils s’engagent donc, dans une fuite en avant qui ne s’arrêtera pas quelque soit les sanctions additives qui viendront, et même si elles seraient renforcées.

Rajoelina donne l’impression d’être pris en otage par les vieux caïmans de son entourage politique. Dans une interview accordée à un autre journaliste durant son séjour à Paris en février dernier, il a semble-t-il annoncé sa volonté de mettre en place un gouvernement militaro-civil. La façon dont il en parlait, au lieu de dire par exemple, un gouvernement « civilo-militaire », ou plus convenablement un gouvernement civil avec quelques militaires, laissait paraitre qu’il y avait sans aucun doute un coup d’état. « Le masque était tombé, le vernis a craqué » confirmait le débateur de l’émission. C’était bien un coup d’état de la rue et de l’armée.

A la question de savoir si Rajoelina pourra tenir longtemps la position dans laquelle il se trouve, la   réponse fut : vraisemblablement oui. Il continuera sa fuite en avant, mais il a parfaitement tort. D’abord, il n’a pas l’étoffe d’un putschiste, et puis d’ailleurs, je me demande toujours pourquoi on l’appelle « l’homme fort de Madagascar », car je dirais plutôt, « l’homme faible du pays » reconnait l’intervenant. Tout dans ses affirmations, laisse paraitre un déni rhétorique facile. Comment compte-t-il « légitimer un pouvoir non légitime » ? Toujours sa fuite en avant, en organisant des élections qui devraient être justes et transparentes et à l’issue desquelles, il compte placer ses partisans de façon majoritaire à l’assemblée. Ce qui serait loin de la coupe aux lèvres. De toutes les façons, Rajoelina a tout faux ! Ainsi, en défiant comme il le fait la SADEC, il n’a même pas la force à lui  tourner le dos. Il oublie ou fait semblant d’oublier que Madagascar est une île et que la SADEC n’aurait aucune difficulté à imposer un blocus contre lui. Il faut rappeler d’autre part que 75% du budget de fonctionnement de ce pays dépend de l’aide internationale. Sans compter les ruptures comme l’AGOA , qui sont des factures qui se paieront tôt ou tard sur le plan social.

Que dire de l’armée ? La fuite en avant de Rajoelina implique un durcissement du régime et il s’appuie sur l’armée pour ce faire, mais une petite partie de l’armée et ce régime n’a qu’une base sociale très faible. Encore une fois, Rajoelina a tout, tout faux, vraiment.

 

Voilà donc ce qu’en pensent quelques grands journalistes français de différents horizons. Nous avons résumé et relaté cette émission à notre façon, mais sans nous écarter des arguments échangés.       

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